Mois : janvier 2022

Xīnnián Kuàilè!

Xīnnián Kuàilè!

Une très bonne année du Tigre à vous tous! Que cette nouvelle année vous donne la force et l’énergie du tigre.

Ce 31 janvier 2022 est le dernier jour de l’année lunaire du Buffle, demain sera donc le Nouvel An chinois, où nous commencerons l’année du Tigre, troisième dans le cycle des douze signes du zodiaque chinois. La date du Nouvel An chinois change tous les ans. En effet, le calendrier chinois étant un calendrier luni-solaire, la date du Nouvel An chinois dans le calendrier grégorien varie d’une année sur l’autre, mais tombe toujours entre le 21 janvier et le 19 février, lors de la deuxième nouvelle lune depuis le solstice d’hiver. Les célébrations du Nouvel An, que l’on appellent le « Festival du printemps » depuis 1949, durent 16 jours, de la veille du Nouvel An, au festival des lanternes.

Cette année, COVID oblige, il n’y aura pas de défilé dans le rues. Il s’agit cependant d’une tradition plutôt issue du Sud de la Chine. Ici, dans le nord, ce sont plutôt les décorations de lanternes qui font la magie du moment.

Mais laissez-moi vous raconter l’origine du Nouvel An chinois. Cette histoire remonte à près de 3500 ans, avec Nián (signifiant aussi « année » en chinois), bête mythique qui mangeait le bétail, les cultures et des gens, à la veille de la nouvelle année.

On dit qu’un vieil homme sage a compris que Nián avait peur de la couleur rouge, et des bruits forts. Les gens accrochèrent donc des lanternes rouges à leurs portes et fenêtres, afin d’empêcher Nián de rentrer. Ils firent également crépiter du bambou (remplacé par la suite par des pétards) pour effrayer l’animal. Le monstre ne s’est alors plus présenté.

Dans cette tradition, on retrouve également autour de la porte d’entrée de chaque habitation des bandes de papier rouge, avec des vers écrits dessus. Cela a pour but de protéger ses habitants du démon, pour l’empêcher de rentrer. Nous nous sommes prêtés au jeu, et avons également décoré notre porte :).

Ce soir les familles se réunissent donc pour fêter cela, un peu comme chez nous pour le réveillon de Noël. De grands festins les attendent, et cela va durer plusieurs jours.

Bonne année!

Home sweet home!

Home sweet home!

Après quelques jours de silence, nous revoici! Comme vous pouvez le devinez à travers le titre de cet article, nous avons enfin trouvé notre chez nous chinois. Et de justesse, car 3 jours plus tard le lycée français nous annonçait la fermeture de tous les établissements scolaires de Pékin pour au moins un mois et demi, et le retour de l’école à la maison. La raison? Le COVID (quoique le nombre de cas est toujours extrêmement faible par rapport à ce que vous connaissez), les JO d’hiver (que personne n’aura le droit de voir autrement qu’à la télé…), et l’approche du nouvel an chinois (le 31 janvier). Je ne m’autoriserai pas de critiquer cette décision ici, mais cela, en plus de notre installation, a rendu notre quotidien assez compliqué.

Alors vous pourriez vous dire: « mais pourquoi ils n’ont pas l’air contents, alors qu’ils sont enfin posés? » Imaginez donc que vous emménagez dans un appartement (certes meublé), qu’il faut équiper avec un minimum de choses car votre déménagement n’arrive que 2 ou 3 mois plus tard, et qu’il faut acheter de quoi manger et faire le ménage (ben oui il faut bien ça aussi). Donc en route pour IKEA et Carrefour (ça, au moins, on connaît :)). IKEA c’est facile car finalement assez standard, mais le Carrefour…. personnellement je ne trouve jamais rien dans les gros Carrefour sur 2 étages en France, mais en Chine où l’organisation n’est pas la même, où tout est écrit en chinois (normal), où les habitudes du quotidien sont différentes (par exemple c’est très compliqué de trouver du produit pour le lave-vaisselle), et où l’alimentation est différente… je vous laisse imaginer la mission!

Un de mes grands moments de solitude a été le rayon des produits d’entretien justement, où je me suis sentie très bête en cherchant de la javel. Comme vous pouvez le voir sur les illustrations ci-dessous, il faut s’amuser à prendre les produits qui nous paraissent ressembler à ce que l’on cherche, et les traduire avec des applications de traduction qui sont devenues vitales depuis que nous sommes ici. Au moins, cela nous permet de rencontrer des gens, car forcément les autres étrangers nous reconnaissent en faisant cela, et n’hésitent pas à venir nous aider. Mais forcément, faire des courses quand on débute en Chine, ça prend des heures!

Pour la nourriture, là aussi c’est délicat car nous avons soit le choix entre des produits importés 4x plus cher qu’en Europe, soit des produits chinois, et là ça peut vite devenir la roulette russe (j’ai failli cracher du feu en goûtant une soupe de nouilles que j’avais choisie juste parce que le packaging était sympa). Bien évidemment, il n’y a pas que Carrefour, mais les alternatives sont alors soit les commandes en ligne (sur des applications en Chinois of course, j’ai dû mettre 3h à faire une liste de courses je crois), soit aller dans des petits marchés et autres enseignes locales, mais ça prend un temps incroyable car tout n’est pas au même endroit. Et malgré notre volonté de nous immerger au maximum dans la culture chinoise et sa cuisine, nous sommes tout simplement incapables de choisir les bons ingrédients, et encore moins de les cuisiner. Ce qui est rassurant (ou pas), c’est que tous les occidentaux rencontrent les mêmes difficultés. On se sent tout de suite moins seul ;-).

Je vous partage ci-dessous quelques images d’un marché proche de chez nous. Ce qui est bien ici, c’est que l’on trouve beaucoup de légumes et fruits en Chine, et ça on sait les cuisiner :). La viande et les poissons en revanche, c’est moins simple 😉

Toujours par rapport à l’alimentation, et aux courses en générale, il faut savoir que les chinois, du moins ceux de Pékin, se font pratiquement tout livrer. L’avantage c’est que les magasins ne sont pas bondés, mais l’impact écologique est assez négatif car cela génère énormément d’emballages supplémentaires (sachant qu’ils en utilisent déjà beaucoup trop). Nous qui essayions de tendre vers le zéro déchet quand nous étions en France, c’est fichu pour un moment! Les livraisons ne concernent pas que les courses, mais absolument tout, y compris les repas (c’est Uber Eats puissance 10 000). L’autre conséquence c’est qu’ils n’ont donc pas besoin de faire de vaisselle (et quand il y en a, c’est l’Ayi qui s’en charge), et donc très peu d’habitations sont équipées de lave-vaisselle. Nous avons la chance d’en avoir un, mais pour trouver du produit lave-vaisselle, c’est une autre paire de manches!

Je viens de vous parler de l’Ayi, et là je devine votre question. Il s’agit je dirais d’une domestique de maison. Il arrive souvent qu’elle vive chez son employeur, et c’est pour cela que beaucoup de logements ont une petite chambre, souvent sans fenêtre, attenante à la cuisine (ce n’est pas notre cas, et ça nous va très bien). Cette Ayi fait tout: le ménage, le linge, la cuisine, la garde des enfants. Personnellement, j’ai beaucoup de mal avec ce concept de « domestique », qui ne me correspond pas du tout, même pour quelques heures par jour (impossible d’avoir une Ayi juste pour 2 ou 3h par semaine, il faut au moins un mi-temps). Tout le monde ici m’explique que c’est indispensable, mais je ne suis pas vraiment convaincue. On verra quand nos 20m3 de cartons arriveront de France, nous changerons peut-être d’avis… ou pas.

Autre sujet du quotidien: le transport. En ce moment, avec le nouvel en chinois qui approche, c’est très compliqué de trouver un taxi (quand les chauffeurs ne sont pas réquisitionnés pour les JO, beaucoup sont repartis chez eux en Province pour les fêtes). Nous nous sommes donc mis au métro, car nous avons la chance d’avoir une station juste en bas de chez nous (le métro ici c’est un peu comme le RER chez nous: les stations sont assez éloignées, donc pas toujours pratique). C’est assez simple, mais il va nous falloir un certain temps pour connaître toutes les stations par coeur comme quand nous étions à Paris 😉

IMG_0358

Pour finir cet article sur une petite note d’humour, nous sommes allés faire une journée de ski samedi dernier. En comparaison à cette station, le Lioran ferait office de grande station des Alpes. Mais on y a trouvé la neige, et les enfants étaient ravis. Par contre comme partout en Chine, tout est hyper organisé: on peut arriver en tenue de ville, et absolument tout louer sur place. Mais le truc drôle, ce sont les snowboarders qui accrochent des espèces de grosses peluches, en forme de tortue ou de Pokémon, sous les fesses et sur les genoux, sans doute pour ne pas se faire mal en tombant. Mais le truc encore plus drôle, ce sont les skieurs qui font la même chose (et pas que des enfants)! Je n’ai pas pu m’empêcher d’en prendre un en photo pour vous partager ça (dommage, il avait enlevé les tortues de ses genoux 😉 )

IMG_0373

Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit! Le prochain article vous racontera une chouette journée de balade et de patinage dans les Hutongs.

PS: admirez sur la photo d’en-tête de cet article cette jolie enfilade de lanternes! Nous pouvons l’admirer tous les soirs depuis la fenêtre de notre salle à manger, on adore!

Spectacle au Chaoyang Theater

Spectacle au Chaoyang Theater

Historiquement, le théâtre acrobatique chinois, ou Cirque Chinois, propose un large éventail de numéros acrobatiques et autres démonstrations physiques traditionnellement effectuées par une troupe chinoise. Ces numéros ont souvent ont une histoire qui remonte à longtemps dans l’Histoire de la Chine, et sont donc toujours joués de nos jours.

En ce 31 décembre 2021, nous prenons donc 4 billets au « Chaoyang Theater », pour assister à un époustouflant spectacle de la troupe acrobatique de Pékin. Comme dirait une copine chinoise, « C’est un truc pour les touristes! ». Mais c’est ce que l’on est après tout, non?

IMG_0126

La Salle du théâtre de Chaoyang, construite en 1984, a une allure de de théâtre parisien décoré à la chinoise. Des troupes d’acrobates, venues de toute la Chine, viennent donc ici y faire leurs numéros, devant les spectateurs effectivement plutôt étrangers. Compte-tenu de l’absence de tourisme en Chine actuellement, la salle était donc presque vide (nous étions environ 30 personnes, pour une capacité pouvant aller jusqu’à 1400 places).

Nous assistons à un spectacle très visuel, les artistes faisant preuve d’une maîtrise exceptionnelle de leur art et réalisant de véritables prouesses. Les numéros sont décoiffants, et quelquefois effrayants, d’autant plus que certains acrobates ne semblaient pas beaucoup plus âgés qu’Augustin. En voici quelques images (qui sont bien en-deçà de la réalité!).

Un numéro qui a particulièrement marqué les enfants est celui où cinq motos tournaient à toute vitesse dans une énorme boule métallique. Pour les grands, je pense que c’est le numéro où un acrobate était perché en équilibre sur une tour d’une dizaine de chaises, elles aussi en équilibre les unes sur les autres, qui nous a le plus marqués. A moins que ce soit le numéro où pas moins de dix acrobates tournaient en rond sur un même vélo?

C’était peut-être « un truc de touristes 😉 », mais c’était à voir, et surtout une superbe façon de clôturer cette année 2021.

Nous vous souhaitons une très bonne année à tous! Prenez soin de vous, nous vous souhaitons le meilleur, et surtout de profiter de chaque opportunité, la vie est tellement pleine de surprises!

IMG_0299

Le Temple des Lamas

Le Temple des Lamas

Un des avantages d’avoir nos enfants dans une école française, c’est que les vacances ne coïncident pas forcément avec les vacances chinoises. Cela nous permet de faire du tourisme sous trop de monde. En effet, la Chine a beau être fermée au tourisme international, ça n’en reste pas moins un des pays les plus peuplés au monde, et les touristes chinois peuvent être très nombreux! Dans cette article nous allons donc vous partager notre première visite d’un Temple Pékinois: le Temple des Lamas (Yonghe Gong = « Palais de la paix et de l’harmonie »).

IMG_2027

Il s’agit d’un ancien palais impérial, transformé au XVIIIème siècle en lamaserie, c’est-à-dire en monastère du bouddhisme tibétain. En passant l’enceinte de ce lieu, nous quittons le fourmillement permanent de Pékin, pour rentrer dans un écrin où l’on ressent immédiatement une atmosphère de sérénité, et de spiritualité.

Nous passons d’abord dans une cour, avec de superbes lions traditionnels, ainsi que des pavillons très colorés. Ici, comme partout dans le sanctuaire, plane une forte odeur d’encens.

Là nous assistons à une scène que nous ne comprenons pas, mais que nous observons en silence et avec respect: les gens prennent une poignée de bâtonnets d’encens, qu’ils brûlent dans des foyers prévus à cet effet, et font de prières à genoux face au sanctuaire. Nous verrons à nouveau cette scène devant chacune des salles, et ce qui nous a aussi frappé, c’est que toutes les classes d’âges y sont représentées (et pas essentiellement des personnes plus âgées, comme cela peut être le cas chez nous dans nos édifices religieux).

IMG_2032

Lors de nos déambulations dans les différentes salles (à l’intérieur desquelles nous ne prendrons pas de photo, par respect), nous avons croisés quelques Lamas, ces moines qui enseignent le bouddhisme tibétain. A l’époque de grande prospérité de ce monastère, aux XVIIIème et XIXème siècles, il y en avait près de 300. Ceux-ci bénéficiaient à l’époque d’un statut privilégiés auprès de l’empereur (ils étaient d’ailleurs les seuls à pouvoir les regarder dans les yeux).

Au fur et à mesure de notre visite dans cette succession de salles, nous découvrons de magnifiques sculptures de bouddha, dont celle qui constitue, selon nous, la plus impressionnante du temple: une statue haute de 18m, dans le pavillon des « Dix-Milles Bonheurs » (Wanfu ge). Il s’agit d’une sculpture du bouddha Maitreya sous sa forme tibétaine, vêtue de satin et sculptée d’un seul bloc dans un tronc de santal blanc. Pour la petite histoire, cette statue géante avait été offerte à l’empereur Qianlong par le 7ième dalaï-lama.

Nous avons également été impressionnés par la « salle de la Roue du Roi » (Falun dian), où trône une autre énorme statue, en bronze cette fois-ci, dédiée à Tsongkhapa, fondateur de la branche bouddhiste des bonnets jaunes (désolée, je n’ai pas pu m’empêcher de faire les rapprochement avec nos bonnets rouges et gilets jaunes 😉 ). Le drapé jaune de cette statue et l’éclairage par une lucarne au-dessus confèrent un aspect magique à cette statue. A côté se trouve le trône du dalaï-lama, ainsi qu’une succession de bancs pour les prières des moines. Ce lieu nous frappe vraiment par sa sérénité, même les enfants sont calmes et ne courent pas partout (rien que pour ça nous devons revenir plus souvent…). Par contre certaines statues de diverses représentations bouddhistes font peur à Constance, il est vrai que certaines peuvent avoir un certain caractère effrayant, surtout quand on n’en connait pas la signification. Il va donc falloir revenir avec un guide quand il fera moins froid!

IMG_2043

Sur cette dernière photo, on peut voir un moulin à prières, que les fidèles font tourner dans le sens des aiguilles d’une montre, afin, dit-on, que les prières s’envolent vers le ciel.

Une belle visite, le début d’une longue série où nous aurons sans aucune doute la chance de faire de belles découvertes, et de vous partager de belles images.

Pékin nous voilà

Pékin nous voilà

Mercredi 22 décembre, nous atterrissons enfin à Pékin. Le décor est complètement différent de celui de notre arrivée en Chine: fini le chemin balisé et bâché, plus de tests PCR ni de prise de température, fini les gens en combinaison intégrale! Bref, nous voici dans un aéroport tout ce qu’il y a de plus normal, comme avant en somme!

Compte-tenu du contexte sanitaire, nous n’avons pas pu faire de « voyage de reconnaissance » au préalable, et n’avons donc pas encore de logement. Nous serons donc encore à l’hôtel (et à l’heure où je vous écrit ces lignes, nous y sommes encore, le marché de l’immobilier étant très tendu en ce moment). Nous arrivons dans nos chambres (2 chambres communicantes cette fois-ci 😉 ) en début de soirée, et la mission est de trouver de quoi dîner (hors de l’hôtel si possible, on n’en peut déjà plus des hôtel!). Mais… j’ai un bon plan! Avant de quitter la Chine, je suis rentrée en contact avec des expatriés français à Pékin, afin de préparer au mieux notre arrivée. Une association de Français à Pékin organise régulièrement des pots d’accueil pour les nouveaux arrivants. Il y en a de moins en moins depuis plusieurs mois (de nouveaux arrivants), mais il y en a toujours, et ça tombe bien, il y a pot le soir de notre arrivée (hasard du calendrier). Il est un peu tard, il n’y aura sans doute plus grand monde, mais ça n’est pas grave, nous avons trop besoin de rencontrer du monde et de parler français avec d’autres personnes que nous 4! Une fois arrivés sur place, dans un bistrot tenu par un Français, nous avons été accueillis comme si nous retrouvions des amis après une longue absence. En fait, ce que nous avons découvert ici en Chine, c’est cette incroyable solidarité entre les expatriés. Je pense que cela est dû à notre énorme différence de culture, qui fait que les occidentaux et le chinois se « mélangent » peu. De plus, nous sommes projetés ici dans un monde si différent du nôtre que la solidarité est nécessaire pour s’y adapter. Enfin, le COVID et la fermeture des frontières chinoises a eu pour impact que les personnes ici n’ont pour la plupart pas vu leur famille et amis depuis plus d’un an. Cela a donc renforcé les liens des personnes ici. Après un tel accueil, nous voici d’attaque pour découvrir Pékin, et pour nous y installer.

Pékin (ou Beijing, signifiant « la ville du Nord »), est beaucoup plus au nord que Shanghaï (2h d’avion séparent ces 2 villes), et est donc beaucoup plus froid (à Noël il faisait -10°C!). Le climat y est aussi très sec. Rappelons-nous en effet qu’à côté de Pékin se trouve le désert de Gobi, l’un des déserts les plus grand au monde. L’avantage de ce climat sec est que l’on a presque tout le temps un grand ciel bleu, cela donne l’impression d’un temps de sport d’hiver, ce qui est très agréable si on est bien couvert. Le revers de la médaille: nous avons la peau devenue très sèche (moi qui ne mettait jamais de crème, je ne peux plus m’en passer), et beaucoup d’électricité statique (si vous voyiez la tête de la pauvre Constance quand on lui enlève son bonnet!). Contrairement au Shanghaï très moderne, Pékin nous offre un mélange d’immeubles très modernes à côté des monuments anciens, évoquant la riche histoire de la Chine. On aime ou pas, mais nous on adore! Après un réveillon de Noël qui se voulait cosy et rassurant (le premier loin de nos familles), où le Père Noël à bravé l’obstacle de la quarantaine, nous voilà prêts à faire notre première escapade pékinoise.

Objectif: Jingshan Park (ou la colline au charbon), située au nord de la Cité Interdite. Mais c’est sans compter sur un nouvel obstacle technologique: notre application de réservation de taxi ne fonctionne plus. Et comme tous les étrangers utilisent Didi, qui n’est plus accessible aux nouveaux utilisateurs (on nous demande d’ailleurs souvent comment on fait pour survivre sans Didi!), personne ne peut nous aider (les chinois utilisent Didi ou d’autres application 100% en chinois, difficile pour nous de nous en servir). En fait nous comprenons qu’il y a toute une zone blanche autour de la cité interdite, et qu’il n’est pas possible de s’y faire déposer en taxi (ni d’en appeler un de là-bas). Une fois finalement arrivés à l’entrée du parc, de grands panneaux, écrits en chinois évidemment, nous indiquent que l’accès au parc ne se fait que sur réservation via WeChat, et que cela doit être fait la veille au plus tard. Echec! C’est là que nous réalisons que du fait qu’il n’y a plus de tourisme en Chine, nos guides de voyage ne sont plus du tout adaptés car ne tiennent pas compte de ces nouvelles contraintes liées au contexte sanitaire. Bon ben tant pis, nous reviendrons une autre fois (quand il fera moins froid par contre). Mais hors de question d’être aux abords de la Cité Interdite sans s’en approcher (nous nous doutons qu’il faut aussi réserver pour y accéder, mais au moins la voir de l’extérieur)!

IMG_0095
A l’extérieur de l’enceinte de la Cité Interdite, avec ses douves gelées

La Cité Interdite (ou Cité Pourpre) est l’ancienne résidence des empereurs, et fut pendant 500 ans le centre politique de la Chine. Sur le plan de « l’urbanisme », il était interdit de construire des bâtiments plus hauts autour de la cité interdite (seule exception: le Temple du Ciel), ce qui rend ce lieu très imposant (en plus de sa superficie: 960m x 750m). Je présume aussi que c’est pour cette raison que tout autour de la Cité Interdite on trouve les Hutoung, ces allées bordées de Siheyuan (maison à cour carrée), qui sont des demeures traditionnelles pékinoises assez basses. Il va nous falloir très bientôt visiter cela, afin de vous en raconter plus, car c’est magnifique! Nous avons toutefois fait un court passage dans ces Hutongs, en voici un petit aperçu avec ces quelques photos prises à la volée. C’est derrière ces imposantes portes rouges que l’on retrouve ces cours. A découvrir très bientôt! D’ailleurs j’aurais adoré habiter dans un de ces Hutongs, mais cela ferait beaucoup trop loin par rapport à l’école des enfants, située en dehors de la ville.

Alors la vie ici c’est comment? Pékin est donc une ville où le moderne côtoie l’ancien. C’est une vraie fourmilière, avec aussi ses hautes tours toutes illuminées la nuit (comme sur l’image de couverture de cet article). Les immeubles sont très hauts (nous avons même visité un appartement au 32ième étage!). En parlant d’étages d’immeubles, très souvent il n’y a pas d’étage comportant le chiffre 4, par superstition. En effet, en langue chinoise, le mot « quatre » se prononce presque de la même manière que le mot « mort ». Tout comme le 13 est aussi souvent absent. On passera donc directement de l’étage 12 à 15. Un autre constat que nous avons fait très rapidement concerne la couleur de la végétation: elle est toute grise en hiver, tellement l’air y est sec.

tempImager8vhO0
vue de notre chambre d’hôtel

A l’occasion de Noël, la ville était toute décorée de sapins et décorations de Noël. Mais ici i s’agit surtout d’une fête commerciale, un peu comme Halloween chez nous en Europe. Juste après Noël, les décoration de Noël on donc rapidement fait place aux décorations en vue Nouvel An chinois, qui aura lieu cette année le 1er février (le jour variant d’une année à l’autre en fonction de la lune). Ces décorations sont rouges, couleur du bonheur et de la chance dans la tradition chinoise. Je suis d’ailleurs en admiration chaque jour quand je passe devant ces fleurs dans cette pièce toute rouge, vous ne trouvez pas que c’est beau?

IMG_0171

Lors de nos déambulations dans Pékin, nous hésitons de moins en moins à rentrer dans des petits restaurants typiques, où l’on choisi nos plats sur la base de photos, et où l’on ne peut manger qu’avec des baguettes. Mais qu’est-ce que c’est bon! Le principe c’est de commander plusieurs plats, que l’on dispose au milieu de la table, pour se les partager. Là je suis enfin réconciliée avec la nourriture chinoise (j’ai eu un temps de blocage après la quarantaine). Le seul soucis, c’est que nos vêtements sentent le graillon en sortant ;-). Bon, on vous avoue quand même que l’on est super contents aussi d’avoir trouvé un crêperie tenue par un Breton à côté de notre hôtel, de temps en temps cette madeleine de Proust est appréciable :).

Je passe un peu du coq à l’âne, mais s’aviez-vous que, malgré la superficie de ce pays (la Chine fait 4000km de large), la Chine ne comporte qu’un seul fuseau horaire? Conséquence pour nous à Pékin, il fait nuit à 17h en hiver (et pas beaucoup plus tard en été), alors que le jour se lève vers 7h30 en ce moment (et se levera autour de 5h du matin en été). A titre de comparaison, il y a 4 fuseaux horaires aux Etats-Unis, pour une largeur à peu près équivalente du pays.

Voici donc un rapide premier aperçu. Dans le prochain article, nous visiterons le Temple des Lamas.

Shanghaï… premiers pas en Chine!

Shanghaï… premiers pas en Chine!

La quarantaine est déjà loin derrière nous, et nous finissons enfin notre période de 7 jours d’observation à Shanghaï. Nous partons dans 2 jours à Pékin (nous avions pris un peu de marge pour être certains de bien avoir tous nos QR codes verts pour prendre l’avion), cela nous laisse donc un peu de temps pour quitter les alentours de l’hôtel et découvrir un peu plus Shanghaï. Mais cela est aussi synonyme de nos premiers pas dans ce monde complètement nouveau pour nous…

Il faut savoir qu’ici, un téléphone portable est absolument nécessaire pour tout (d’ailleurs ma batterie externe ne quitte plus mon sac). On a besoin d’un téléphone pour payer, pour commander un taxi, je présume pour prendre le métro (mais pas encore essayé), pour présenter nos QR codes (et donc pour rentrer dans les immeubles et les commerces par exemple), pour récupérer les résultats des tests PCR, etc. Mais comme je l’écrivais précédemment, un numéro de téléphone chinois est aussi très souvent nécessaire pour utiliser toutes ces applications, ainsi qu’un compte bancaire en Chine. Nous avons pu très vite récupérer des téléphones et numéros chinois, mais pour le compte en banque, cela va prendre plusieurs semaines. En attendant, il faut donc se débrouiller avec nos cartes françaises, qui sont acceptées sur certaines applications, mais qui sont régulièrement bloquées du fait de ces nombreux paiements « inhabituels » effectués en Chine. Et puis j’avoue que c’est assez perturbant de cliquer sur un bouton pour valider un paiement alors qu’on ne comprend absolument rien de ce qui est écrit sur l’écran. Bref, en résumé, on a pas mal cherché au début pour arriver à débrouiller tout cela (et même encore parfois maintenant). Autre difficulté: la plupart de ces applications ne sont pas disponibles en anglais, ou juste partiellement. Un outil de traduction est donc le bienvenu, sachant que Google Traduction n’est pas utilisable.

Je m’égare un peu, car je voulais vous parler de Shanghaï. Mais laisser moi d’abord vous parler d’un autre point essentiel: la communication. En Chine, tout le monde ne parle pas anglais, loin de là. Et malgré notre motivation pour apprendre le chinois, la barrière de la langue est bien réelle. Il est en de même pour l’écriture: impossible de se raccrocher à de la phonétique ou des mots que nous aurions identifiés visuellement, nous sommes absolument incapable de lire et donc de comprendre ce qui est écrit, comme si nous étions des analphabètes. En fait, c’est la sensation qu’une frontière invisible nous sépare du reste du monde, une frontière contre laquelle nous nous cognons dès que l’on essaie de communiquer, ou de faire quoique ce soit. En biensûr, impossible de chercher des informations, des adresses ou des contacts sur internet, puisque Google n’existe pas ici, et que les moteurs de recherche utilisables ici donnent généralement des résultats en chinois. Les réseaux d’expatriés en Chine sont donc vraiment une aide très précieuse, c’est un vrai fil d’Ariane, ou une bouée de sauvetage ou milieu de l’océan.

Une fois ces obstacles passés, nous voici prêts pour une première exploration de Shanghaï (signifiant « la ville en amont de la mer »). Objectif: voir le Bund. Sur la rive gauche de la rivière Huangpu s’étire un long boulevard appelé le Bund, signifiant « rive boueuse ». Cet endroit est aussi appelé par les chinois « waitan », signifiant « la berge des étrangers ». Sur ce boulevard ont été construits d’imposants immeubles style Chicago des années 30 ou vieux Broolkyn (du moins l’image que je m’en fait), abritant à présent des banques, des hôtels, et des consulats. A l’origine il n’y avait ici que des rives marécageuses, faisant office de décharge. Au XIXième siècle, l’ouverture du port aux occidentaux donne naissance au Bund. On y voit d’ailleurs le quai décrit par Hergé dans le « Lotus Bleu », quand Tintin est arrivé en Chine. De l’autre côté du fleuve, on peut voir la ville nouvelle de Pundong (signifiant « à l’est du Pu »), faisant l’objet de magnifiques photos symbolisant Shanghaï. Mes talents de photographe sont encore très limités, et je me rends compte en écrivant ces lignes que j’ai trop peu photographié notre balade. Mais nous reviendrons à Shanghaï, c’est promis!

IMG_3697

Cette foret urbaine, que l’on peut comparer au Manhattan de Shanghaï, n’était encore en 1990 qu’une paisible terre agricole, plate et fertile. A part des champs, des vergers, et quelques docks et entrepôts industriels, il n’y avait rien. C’est pour désengorger la partie ouest de la rivière que la municipalité décida de développer cette zone, en 1990 (il y a à peine 30 ans!). C’est aussi tout un symbole, Shanghaï deviendra la place forte financière chinoise. Ces terres offrent une belle superficie, alors pourquoi avoir construit des immeubles si hauts? Le sous-sol y est instable, et il fallut donc creuser très profond pour que les fondations atteignent la roche, et seules de hautes constructions permettent d’amortir le coût de tels forages. A présent décrivons quelques-unes de ces tours: 

  • Le Shanghaï World Financial Center (SWFC) ou le Décapsuleur (pour les intimes): tour haute de 492m, comportant 101 étages. Ce trous qui évoque un décapsuleur n’a pas qu’un but esthétique, puisqu’il permet aussi de réduire les efforts dus au vent exercés sur la structure. Il paraît que le sol du 97ième étage, celui en haut du trou, est en verre. Mon challenge perso: y aller quand nous reviendrons à Shanghaï! 
  • La Shanghaï Tower (le gratte-ciel en torsade sur la photo): tour haute de 632m, ce qui en fait un des plus hauts gratte-ciel du monde. Cette tour est équipe d’un des ascenseurs les plus rapide au monde, avec sa vitesse de 20.6mètres/s.
  • L’Oriental Pearl TV Tower: Antenne de télévision et de radio haute de 468m. Elle peut se visiter puisqu’elle abrite notamment le musée d’histoire de Shanghaï. J’ai également lu qu’une des boules de cette antenne abrite des montagnes russes, à faire avec des lunettes de réalité virtuelles nous donnant l’impression de survoler les gratte-ciel des Pudong.

IMG_3695

Lors de cette balade le long du Bund, nous avons été confrontés à une situation face à laquelle nous ne savions trop comment réagir, et qui va s’avérer se répéter tous les jours: notre petite blondinette de 5 ans suscite l’admiration des chinois. Régulièrement elle est prise en photo dans la rue par les personnes que nous croisons. C’est délicat pour nous de dire non, car d’une part nous ne sommes pas capable de l’exprimer en chinois, et d’autre part la notion de droit à l’image n’est pas la même que chez nous. Cela pourrait donc être mal interprété. Pour la petite anecdote: lorsque nous sommes revenus sur le Bund le soir pour voir les illuminations, nous voulions nous prendre tous les quatre en selfie. Comme souvent ça n’est pas facile, et pendant que nous essayions de cadrer à peu près cette photo, une personne nous aborde en disant quelque chose que nous ne comprenons évidemment pas, mais nous avons tout de suite pensé qu’il nous proposait de prendre la photo pour nous. Nous avons donc accepté, mais en réalité il voulait juste prendre Constance en photo avec son téléphone! C’est tout juste s’il ne demandait pas à Augustin de se décaler pour ne pas l’avoir dans le cadre de la photo. Nous étions tellement surpris que nous n’avons pas réagit, nous sommes bêtement restés bouche bée. Mais rassurez-vous, cela n’a pas du tout l’air de gêner Constance, comme une petite starlette elle continue de marcher l’air de rien, avec un petit sourire en coin, comme le ferait une petite starlette.

Afin de donner de la motivation aux enfants pour cette balade, nous prenons ensuite la direction de la rue de Nankin, qui est connue pour être la rue la plus commerçante de toute la Chine. Au bout de cette rue, il y a… un LEGO store géant! C’est donc là que nous atterrissons, auprès une longue traversée de cette rue aux enseignes et devantures illuminées et multicolores. Là encore je n’ai pas assez sorti mon appareil photo, mais heureusement que le LEGO store a tout un mur reconstituant les enseignes et les néons de cette rue digne d’un Las Vegas chinois!

Lors de nos balades dans Shanghaï, nous nous sommes fait la remarque que les rues sont très silencieuses, malgré le trafic très dense. Il s’avère que, et nous verrons plus tard que c’est encore plus le cas à Shanghaï qu’à Pékin, la plupart des véhicules sont électriques, que ce soit les 2 ou les 4 roues. Et pourtant ce ne sont pas les scooters qui manquent! C’est assez drôle d’ailleurs de voir de vieux 2 roues, chargés comme des mulets avec des choses beaucoup trop volumineuses (il y a énormément de livreurs ici). En contre-partie, le danger c’est que l’on ne les entend pas arriver, et ici sur la route les piétons sont en bas de la chaîne alimentaire. Autre différence par rapport à chez nous, c’est la quantité de voitures de luxes que nous pouvons croiser. Ça en devient presque banal… (oui, cette voiture est bien une McLaren!)

IMG_0112

Comme écrit plus haut, nous reviendrons à Shanghaï dans quelques mois, pour mieux visiter la ville, et emmener les enfants à Disney (ils ne voudrons pas quitter la Chine sans y avoir été 😉 ). J’aurai sans doute beaucoup plus de choses à vous raconter et à vous montrer dans ce prochain article :). En attendant, en route pour Pékin!

Le grand départ vers la Chine! Et la quarantaine…

Le grand départ vers la Chine! Et la quarantaine…

Dimanche 28 novembre 2021, nous sommes enfin prêts à quitter la France pour partir en Chine! C’est un peu la sensation d’arriver au bout d’un marathon couru au rythme d’un 100m pendant plusieurs semaines, et d’être sur le point de sauter dans le vide. Nous avons peur, nous sommes très émus, mais tellement contents que ce projet se concrétise enfin! Vous avez été si nombreux à nous accompagner ces dernières semaines, que nous sommes tristes de partir avec l’idée de ne pas revenir pendant 2 ans. Mais ça nous donne une sacrée motivation pour profiter à fond de ce périple et vous emmener avec nous faire voyage à travers ce blog. Alors c’est parti!

Nous voici sur le point d’embarquer, et premier étonnement: la plupart des passagers sont affublés d’une combinaison intégrale blanche, un peu comme celles utilisées par les peintres. A part quelques exceptions, seuls les occidentaux (une quinzaine maximum sur tout le vol) n’en portent pas. Nous embarquons dans l’avion et sommes acceuills par l’équipage, également vêtu de ces combinaisons. Couverts de la tête aux pieds, aucune partie du corps n’est visible afin d’éviter tous  contacts avec les passagers et l’environnement extérieur. Nous avons l’impression d’être des objets radioactifs ultra dangereux! Nous nous installons chacun sur deux rangées différentes pour permettre aux enfants d’être à côté d’un hublot et les isoler un peu dans cet environnement nouveau. Il y a déjà un air de Chine dans l’avion et nous commençons à comprendre que la communication va être difficile.

L’avion est prêt pour le décollage, un dernier coucou de la main à Olivier qui rentre aussi en Chine et qui est avec nous quelques rangs plus loin. Nous voilà partis pour un vol au dessus de l’Europe, de la Russie et qui doit nous mener en Chine 11h plus tard! Les règles à bord sont assez strictes, interdiction de changer de siège (frustrant avec cette énorme rangée vide à côté de nous, où l’on aurait pu s’allonger pour dormir) et maintien du masque pendant toute la durée du vol, y compris pour les enfants (oui, Constance aussi). Nous avions été avertis qu’il valait mieux bien manger avec de partir, car le repas servi à bord était très limité. Et effectivement, 3 bouteilles d’eau données dans un sac en plastique, et quelques petites choses à grignoter (je n’ai pas réussi à tout identifier…) à manger, données dans une boîte en carton à chaque passager. Premier apprentissage: je croyais que tout était périmé car les dates indiquées sur les emballages étaient toutes dépassées. Mais en fait non, il s’agissait des dates de fabrication, les dates de péremption n’étant pas toujours indiquées sur les emballages chinois.

Nous arrivons en début d’après-midi, le lendemain, à l’aéroport International de Shanghai Pudong et nous commençons notre parcours d’arrivée: QR codes, prises de températures, nouveaux tests PCR, formulaires à compléter. Au bout de 3 ou 4h, nous passons finalement la douane et nos bagages nous attendent (tous !) au pied du tapis. Nous arrivons dans une dernière zone, regroupés par petits groupes de 20 personnes, un énième scan de QR code et remplissage d’une application (en chinois, sinon ça n’est pas drôle), entérinant notre départ en quarantaine. A l’extrémité de la zone, un bus nous attend. il fait déjà nuit. Nous prenons place dans le bus sans avoir une quelconque idée du lieu où nous allons êtres conduits. Grace à tous les échanges que nous avons eus avec tous les groupes d’expatriés déjà sur place, nous nous sommes préparés à vivre cette expérience. Ces relations créés à distance avant notre départ se révèleront précieuses par la suite.

Après une petite heure de trajet, le bus arrive finalement dans l’arrière cour d’un hôtel et nous découvrons tous les quatre ce que va être notre lieu de résidence pour les quatorze prochains jours. L’ambiance est particulière, nos hôtes sont tous vêtus de combinaisons et certains sont équipés de pulvérisateurs et désinfectent nos bagages. Nous sommes conduits tous ensemble dans un couloir dans lequel chaque personne à tour de rôle est amenée à choisir une chambre. Notre tour arrive, nous serons séparés dans deux chambres différentes et assez éloignées au sein de l’hôtel. Nous avions anticipé cela et nous avions réparti nos affaires dans des valises distinctes. Le choix des équipes a déjà été fait en France, ça sera une chambre de filles, et une chambre de garçons! Nous partons les premières, nous nous serrons tous une dernière fois dans les bras et prenons place dans l’ascenseur (je ne vous le cache pas, nous étions toutes les 2 en larmes). Nous nous disons au revoir le coeur serré pensant surtout aux retrouvailles quatorze jours plus tard. Les garçons suivront dans l’ascenseur suivant. Nous sommes conduits à notre chambre, un lit double pour nous (les garçons auront chacun un lit simple), une salle de bain, un table et deux chaises, une bouilloire, l’ensemble dans 14m2. La porte se referme derrière nous. La quarantaine commence.

Pour la suite, je vous laisse découvrir en images notre quotidien des deux semaines qui ont suivi. Nous étions séparés, et non nous n’avons pas pu nous voir pendant toute la durée de la quarantaine. Mais malgré cette difficulté, nous avons trouvé à nous occuper. Notre quotidien a été ponctué de hauts de bas, et il est difficile de tirer un bilan de ces 14 jours, positif ou négatif. Le plus simple est de dire que les 14 jours sont passés. En revanche, ce qui est sûr, c’est que nous nous étions préparés depuis longtemps en France grâce à tous les échanges avec les autres expatriés étant déjà passé par là, que nous avions prévus des activités pour les enfants et de la nourriture supplémentaire, ce qui a beaucoup aidé à ce que cette période ne soit pas trop difficile. Pour finir, le support des personnes sur place, que ce soit les nouveaux collègues de Julien ou des personnes rencontrées sur les différents groupes WeChat a été une bouffée d’oxygène pour nous !

Une de nos occupations durant la quarantaine a été d’essayer de comprendre ces histoires de QR codes. Il faut savoir qu’en Chine, et de façon beaucoup plus poussée que le passe sanitaire en France, un QR code vert, spécifique à chaque ville, est nécessaire pour faire quoi que ce soit: faire ses courses, entrer dans un lieu fermé, entrer dans certains quartiers, prendre le taxi, prendre l’avion, entrer dans un parc, aller au travail, aller à l’école, etc. La difficulté pour nous occidentaux est qu’il n’y a pas vraiment de règle claire, que ce QR code, qui est un véritable sésame, peut être obtenu de plusieurs manières différentes. Difficulté supplémentaire: la plupart de ces applications (ou plutôt mini-programmes pour les connaisseurs de WeChat) sont en chinois, et nécessitent d’avoir un numéro téléphone chinois (pratique quand on est enfermé en quarantaine…). Mais en Chine, il faut comprendre que « même si on ne sait pas toujours comment ni pourquoi, tout fini par finalement fonctionner« , ou bien que « rien n’est jamais certain, mais tout est possible » .

Au bout des 14 jours, de 4 tests PCR chacun (y compris les enfants), de prises de température quotidiennes, nous voici ENFIN Li-bé-rés! C’est vraiment cette sensation que l’on a eue quand nous sommes sortis de l’hôtel, et que nous avons pu nous serrer dans les bras tous les 4. Je crois que nous avons un peu ressenti la même chose qu’un prisonnier sortant de prison (ok nous ça n’était que 14 jours, mais quand même 🙂 ). Maintenant en route pour un autre hôtel, que nous avons pu choisir nous-même cette fois-ci, où nous allons faire les « 7 jours d’observation ». Et mieux qu’une chambre d’hôtel, c’est un petit appartement que nous avons pour nous 4. Royal! Pendant ces 7 jours, 2 autres tests PCR sont à effectuer (je n’ai jamais eu les narines aussi dégagées), et nous avons le droit de sortir une fois par jour pour raison essentielle (pour nous sortir prendre l’air au parc avec les enfants étant essentiel). Mais surtout c’est un vrai bonheur d’être ensemble et de pouvoir manger ce que l’on veut (à peu près, car je rêve encore d’un énorme plateau de fromages bien de chez nous).

Arrive enfin notre 22ième jour en Chine, et comme prévu notre « Health Kit » (le QR code pour Pékin) passe au vert, ce qui signifie que nous avons enfin le droit de nous envoler vers Pékin, notre destination finale!

Entre temps nous avons un peu vu Shanghaï, mais ça je vous le raconterai dans un prochain article!

IMG_0061