Mercredi 22 décembre, nous atterrissons enfin à Pékin. Le décor est complètement différent de celui de notre arrivée en Chine: fini le chemin balisé et bâché, plus de tests PCR ni de prise de température, fini les gens en combinaison intégrale! Bref, nous voici dans un aéroport tout ce qu’il y a de plus normal, comme avant en somme!
Compte-tenu du contexte sanitaire, nous n’avons pas pu faire de « voyage de reconnaissance » au préalable, et n’avons donc pas encore de logement. Nous serons donc encore à l’hôtel (et à l’heure où je vous écrit ces lignes, nous y sommes encore, le marché de l’immobilier étant très tendu en ce moment). Nous arrivons dans nos chambres (2 chambres communicantes cette fois-ci 😉 ) en début de soirée, et la mission est de trouver de quoi dîner (hors de l’hôtel si possible, on n’en peut déjà plus des hôtel!). Mais… j’ai un bon plan! Avant de quitter la Chine, je suis rentrée en contact avec des expatriés français à Pékin, afin de préparer au mieux notre arrivée. Une association de Français à Pékin organise régulièrement des pots d’accueil pour les nouveaux arrivants. Il y en a de moins en moins depuis plusieurs mois (de nouveaux arrivants), mais il y en a toujours, et ça tombe bien, il y a pot le soir de notre arrivée (hasard du calendrier). Il est un peu tard, il n’y aura sans doute plus grand monde, mais ça n’est pas grave, nous avons trop besoin de rencontrer du monde et de parler français avec d’autres personnes que nous 4! Une fois arrivés sur place, dans un bistrot tenu par un Français, nous avons été accueillis comme si nous retrouvions des amis après une longue absence. En fait, ce que nous avons découvert ici en Chine, c’est cette incroyable solidarité entre les expatriés. Je pense que cela est dû à notre énorme différence de culture, qui fait que les occidentaux et le chinois se « mélangent » peu. De plus, nous sommes projetés ici dans un monde si différent du nôtre que la solidarité est nécessaire pour s’y adapter. Enfin, le COVID et la fermeture des frontières chinoises a eu pour impact que les personnes ici n’ont pour la plupart pas vu leur famille et amis depuis plus d’un an. Cela a donc renforcé les liens des personnes ici. Après un tel accueil, nous voici d’attaque pour découvrir Pékin, et pour nous y installer.
Pékin (ou Beijing, signifiant « la ville du Nord »), est beaucoup plus au nord que Shanghaï (2h d’avion séparent ces 2 villes), et est donc beaucoup plus froid (à Noël il faisait -10°C!). Le climat y est aussi très sec. Rappelons-nous en effet qu’à côté de Pékin se trouve le désert de Gobi, l’un des déserts les plus grand au monde. L’avantage de ce climat sec est que l’on a presque tout le temps un grand ciel bleu, cela donne l’impression d’un temps de sport d’hiver, ce qui est très agréable si on est bien couvert. Le revers de la médaille: nous avons la peau devenue très sèche (moi qui ne mettait jamais de crème, je ne peux plus m’en passer), et beaucoup d’électricité statique (si vous voyiez la tête de la pauvre Constance quand on lui enlève son bonnet!). Contrairement au Shanghaï très moderne, Pékin nous offre un mélange d’immeubles très modernes à côté des monuments anciens, évoquant la riche histoire de la Chine. On aime ou pas, mais nous on adore! Après un réveillon de Noël qui se voulait cosy et rassurant (le premier loin de nos familles), où le Père Noël à bravé l’obstacle de la quarantaine, nous voilà prêts à faire notre première escapade pékinoise.
Objectif: Jingshan Park (ou la colline au charbon), située au nord de la Cité Interdite. Mais c’est sans compter sur un nouvel obstacle technologique: notre application de réservation de taxi ne fonctionne plus. Et comme tous les étrangers utilisent Didi, qui n’est plus accessible aux nouveaux utilisateurs (on nous demande d’ailleurs souvent comment on fait pour survivre sans Didi!), personne ne peut nous aider (les chinois utilisent Didi ou d’autres application 100% en chinois, difficile pour nous de nous en servir). En fait nous comprenons qu’il y a toute une zone blanche autour de la cité interdite, et qu’il n’est pas possible de s’y faire déposer en taxi (ni d’en appeler un de là-bas). Une fois finalement arrivés à l’entrée du parc, de grands panneaux, écrits en chinois évidemment, nous indiquent que l’accès au parc ne se fait que sur réservation via WeChat, et que cela doit être fait la veille au plus tard. Echec! C’est là que nous réalisons que du fait qu’il n’y a plus de tourisme en Chine, nos guides de voyage ne sont plus du tout adaptés car ne tiennent pas compte de ces nouvelles contraintes liées au contexte sanitaire. Bon ben tant pis, nous reviendrons une autre fois (quand il fera moins froid par contre). Mais hors de question d’être aux abords de la Cité Interdite sans s’en approcher (nous nous doutons qu’il faut aussi réserver pour y accéder, mais au moins la voir de l’extérieur)!

La Cité Interdite (ou Cité Pourpre) est l’ancienne résidence des empereurs, et fut pendant 500 ans le centre politique de la Chine. Sur le plan de « l’urbanisme », il était interdit de construire des bâtiments plus hauts autour de la cité interdite (seule exception: le Temple du Ciel), ce qui rend ce lieu très imposant (en plus de sa superficie: 960m x 750m). Je présume aussi que c’est pour cette raison que tout autour de la Cité Interdite on trouve les Hutoung, ces allées bordées de Siheyuan (maison à cour carrée), qui sont des demeures traditionnelles pékinoises assez basses. Il va nous falloir très bientôt visiter cela, afin de vous en raconter plus, car c’est magnifique! Nous avons toutefois fait un court passage dans ces Hutongs, en voici un petit aperçu avec ces quelques photos prises à la volée. C’est derrière ces imposantes portes rouges que l’on retrouve ces cours. A découvrir très bientôt! D’ailleurs j’aurais adoré habiter dans un de ces Hutongs, mais cela ferait beaucoup trop loin par rapport à l’école des enfants, située en dehors de la ville.
Alors la vie ici c’est comment? Pékin est donc une ville où le moderne côtoie l’ancien. C’est une vraie fourmilière, avec aussi ses hautes tours toutes illuminées la nuit (comme sur l’image de couverture de cet article). Les immeubles sont très hauts (nous avons même visité un appartement au 32ième étage!). En parlant d’étages d’immeubles, très souvent il n’y a pas d’étage comportant le chiffre 4, par superstition. En effet, en langue chinoise, le mot « quatre » se prononce presque de la même manière que le mot « mort ». Tout comme le 13 est aussi souvent absent. On passera donc directement de l’étage 12 à 15. Un autre constat que nous avons fait très rapidement concerne la couleur de la végétation: elle est toute grise en hiver, tellement l’air y est sec.

A l’occasion de Noël, la ville était toute décorée de sapins et décorations de Noël. Mais ici i s’agit surtout d’une fête commerciale, un peu comme Halloween chez nous en Europe. Juste après Noël, les décoration de Noël on donc rapidement fait place aux décorations en vue Nouvel An chinois, qui aura lieu cette année le 1er février (le jour variant d’une année à l’autre en fonction de la lune). Ces décorations sont rouges, couleur du bonheur et de la chance dans la tradition chinoise. Je suis d’ailleurs en admiration chaque jour quand je passe devant ces fleurs dans cette pièce toute rouge, vous ne trouvez pas que c’est beau?

Lors de nos déambulations dans Pékin, nous hésitons de moins en moins à rentrer dans des petits restaurants typiques, où l’on choisi nos plats sur la base de photos, et où l’on ne peut manger qu’avec des baguettes. Mais qu’est-ce que c’est bon! Le principe c’est de commander plusieurs plats, que l’on dispose au milieu de la table, pour se les partager. Là je suis enfin réconciliée avec la nourriture chinoise (j’ai eu un temps de blocage après la quarantaine). Le seul soucis, c’est que nos vêtements sentent le graillon en sortant ;-). Bon, on vous avoue quand même que l’on est super contents aussi d’avoir trouvé un crêperie tenue par un Breton à côté de notre hôtel, de temps en temps cette madeleine de Proust est appréciable :).
Je passe un peu du coq à l’âne, mais s’aviez-vous que, malgré la superficie de ce pays (la Chine fait 4000km de large), la Chine ne comporte qu’un seul fuseau horaire? Conséquence pour nous à Pékin, il fait nuit à 17h en hiver (et pas beaucoup plus tard en été), alors que le jour se lève vers 7h30 en ce moment (et se levera autour de 5h du matin en été). A titre de comparaison, il y a 4 fuseaux horaires aux Etats-Unis, pour une largeur à peu près équivalente du pays.
Voici donc un rapide premier aperçu. Dans le prochain article, nous visiterons le Temple des Lamas.
Quel article ! Merci de tous ces détails.
Oui pas facile de s’y retrouver en effet avec tous ces changements d’horaires ou bien fonctionnalité d’applications… Pfiou !
On sent bien à te lire que les expatriés là bas vont devenir une deuxième famille pour vous ❤
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour tout ce partage ! J’adore ta retranscription. On découvre la Chine sous un jour vrai et sincère. Vos 1ères impressions ont l’air sympa et laissent entrevoir beaucoup d’envie. Hâte de connaître la suite ! Et le boulot a démarré pour julien ?
J’aimeAimé par 1 personne
Coucou Laetitia! Oui il a commencé, et les enfants ont attaqué l’école, du coup moi aussi car je me suis mise au Chinois 😉
J’aimeJ’aime
Merci pour le partage.
J’aimeJ’aime