Mois : Mai 2022

Beihai et ses neuf Dragons (北海公园)

Beihai et ses neuf Dragons (北海公园)

C’est sous une chaleur écrasante (40°), que nous décidons de sortir ce samedi visiter un de quelques parcs encore ouverts au publique en ce moment: Le Parc Beihai (北海公园). Il s’agit d’un jardin impérial, jadis réservé à la Cour, situé au Nord-Ouest de la Cité Interdite. Le nom de Beihai, signifiant littéralement « mer du nord », évoque le lac qui forme l’essentiel de sa superficie. Ce lac fait partie des six grands lacs de Pékin, dont rappelez-vous la terre extraite pour les creuser permis d’édifier la colline au charbon. Comme beaucoup de jardins impériaux chinois, ce parc a été construit dans un esprit d’imitation des paysages et architectures les plus remarquables de Chine.

Au milieu du lac se trouve l’île Qiónghuádǎo, signifiant « île de Jade », sur laquelle a été édifiée au XVIIième siècle la Pagode Blanche (ou Stupa). Ce Stupa tibétain doit son existence à une visite du dalaï-lama en 1651, l’empereur ayant souhaité honorer son visiteur. Des écritures bouddhiques sacrées y seraient gravées, mais nous n’avons pas pu rentrer pour les voir, car rappelez-vous qu’actuellement les lieux culturels couverts ne sont pas accessibles.

IMG_2967

L’ensemble des pavillons et palais de ce parcs étant également inaccessibles pour le moment, nous n’avons pu que faire le tour du lac, mais rien que ce parcours est déjà très beau, et nous permet de tout de même apprécier quelques points remarquables, comme le mur aux Neufs Dragons, merveille incontestée où les dragons polychromes s’embrasent dans le ciel.

IMG_2987

J’en profite donc pour vous parler ici de cet être légendaire en Chine: le dragon. Il fut le symbole de l’Empereur de Chine pendant deux millénaires, il était alors coutume d’appeler l’empereur de Chine: « Dragon ». Créatures de légendes, on dit ici que les dragons chinois n’existent pas dans la vie réelle mais qu’aucune évidence ne peut prouver le contraire!

En Chine, on retrouve donc les dragons partout, dans les légendes, les festivals, l’astrologie, les arts, les noms voire la toponymie. Considérés comme débonnaires et porte-bonheur, les dragons chinois symbolisent la chance, un environnement propice, la puissance et la noblesse d’âme. Ils sont donc bien éloignés de l’image terrifiante et maléfique des dragons crachant le feu rencontrée dans les contes en Occident. Contrairement à leurs cousins occidentaux, les dragons chinois sont dépourvus d’ailes (ce qui ne les empêchent pas de voler), et ne crachent pas du feu mais permettent d’invoquer la pluie durant une sécheresse.

Le peuple chinois serait même, dit-on, descendant des dragons. On raconte qu’il y a des milliers d’années, Yandi (un chef de clan légendaire) fut conçu tandis que sa mère apercevait un puissant dragon dans le ciel. Aidé du dragon et de Huangdi (un autre chef de clan légendaire, son allié ou frère selon les versions), il fut à l’initiative du commencement de la civilisation chinoise. C’est pour cette raison que l’on considère Yandi et Huangdi comme les ancêtres du peuple chinois. Au fils du temps, le peuple chinois s’auto-désigna comme descendants de Yandi et Huangdi ainsi que du dragon. Ainsi, les dragons se retrouvent, fréquemment, dans divers aspects de la culture chinoise allant des légendes concernant les ancêtres des chinois jusqu’aux porte-bonheur actuels en passant par les célébrations lors des festivals, l’astrologie et les conférences.

Ce mur de 29m de long sur 3.5m de haut, fut édifié au XVième siècle, pour protéger un palais aujourd’hui disparu. Il représente de façon très réaliste 9 dragons polychromes, jouant avec une perle, sur fond de mer et de nuages. Les dragons chinois ont beau être bienveillants, ils n’en ont pas moins une allure intimidante. Mais c’est de toute beauté 🙂

Un peu plus loin sur les rives du lac, nous arrivons aux cinq pavillons des dragons. A l’origine, ils furent construits pour que l’Empereur puisse pratiquer la pêche sur le lac. Reliés plus tard entre eux par des ponts, ces pavillons auraient de loin la forme d’un dragon…

et de loin, des 2 côtés de la photo

Bref, une journée de week-end comme on les aime, avec les amis, afin d’oublier le temps que quelques heures toutes ces restrictions et interdictions. Le parc étant presque vide, fait inhabituel en cette période de l’année, mais tout est fait pour convaincre les gens de ne pas sortir de chez eux, nous ne portions pas tout le temps le masque, et n’étions pas les seuls à agir de la sorte. Toutefois, un des gardiens a décidé de jeter son dévolu sur notre petit groupe, celui-ci nous prenant même en photo (pour nous intimider sans doute)

IMG_1207

Nous restons biensûr prudents, et respectons les règles, mais cette défiance des étrangers est pesante au quotidien, car ici beaucoup pensent que le COVID vient des étrangers, et non de la Chine (non, ça n’est pas une blague). C’est peut-être pour cela que je passe beaucoup de temps à essayer de comprendre la Chine, sa culture et son histoire, car quoi de mieux pour aimer un pays que de le comprendre? Et pour le moment, il faut bien s’accrocher pour aimer être ici…

Dans les rues de Pékin

Dans les rues de Pékin

J’avais commencé à prendre des photos pour illustrer cet article avant la vague Omicron qui vient de nous tomber dessus. Je ne vais donc pas aller au bout de mon idée car il me manque quelques clichés, mais tant pis, je me lance quand même. Je voudrais donc ici vous montrer le visage des rues de Pékin, comment on s’y déplace, qu’est-ce que l’on peut y croiser, et quelles sont nos impressions après nos 5 premiers mois ici.

L’hiver dernier, nous nous sommes rapidement mis à nous déplacer en métro, mais cela reste encore peu pratique car les lignes de métro ici sont dessinées comme le RER parisien, à savoir des stations très éloignées entre elles, et donc souvent à au moins 15 à 20 minutes à pied de notre destination finale. Par contre ça ne coûte rien, entre 40 et 60 centimes d’€ le trajet, payé simplement en posant sur le portique le téléphone avec l’application Wallet de l’iPhone qui aura été préalablement chargée (le pass Navigo, c’est d’un autre temps!).

Le vélo est donc résolument la meilleure façon de se déplacer ici, ou sa version moderne avec le scooter électrique, chacun sa religion à ce sujet. En ce moment je suis plutôt une adepte du vélo, même si j’apprécie aussi beaucoup les virées en scooter avec Elsa. Mais quand il recommencera à faire vraiment froid, il est probable que je me reconvertisse. En conséquence de ce mode de transport à deux roues, les trottoirs ressemblent bien souvent à ces images, avec un enchevêtrement de vélos et scooters plus ou moins bien rangés.

Ces vélos jaunes (Meituan), ou verts (Didi), ou encore bleus (Alipay), sont des vélos partagés selon un principe équivalent aux Vélib’. A côté de ces vélos, qui paraissent minuscules, mon B’TWIN fait figure de vélo de course, et j’avoue apprécier la sensation d’être super rapide tellement c’est facile de dépasser tous les autres. Les scooters électriques côtoient également les vélos, car notamment utilisés par les livreurs (et croyez-moi, les livraisons sont utilisées tout le temps par tout le monde, pour absolument tout). L’alternative pour les livreurs est l’utilisation de triporteurs en tous genres. Tous ces petits véhicules viennent donc compléter l’effet désordre des trottoirs et bords de route. Mais cela fait aussi évidemment partie du charme de Pékin :).

En Chine, la sieste après le déjeuner, c’est sacré, même au travail! C’est donc amusant de croiser des livreurs ou autres en train de se reposer sur leur véhicule en début d’après-midi.

Nous sommes donc très nombreux à emprunter les pistes cyclables, dont l’aménagement aurait bien de quoi faire rougir de jalousie Anne Hidalgo. Pédaler ici est à la fois plus et moins sécurisé que chez nous. Plus sécurisé car les pistes cyclables sont très larges et très bien délimitées, parfois même par un terreplein.

Les feux tricolores sont aussi systématiquement équipés d’un feu dédié aux 2 roues. De plus ici en ville, les voitures ne roulent pas vite, et les voies les plus rapides (limitées à 80km/h) sont très larges. La ville de Pékin est en effet quadrillée de grands axes, s’agissant en général de 2×3 ou 4 voies, ces voies étant assez larges, et la piste cyclable étant aussi large qu’une voie pour voitures.

A contrario, on peut avoir aussi une sensation d’insécurité ici en pédalant. Tout d’abord du fait des nombreux petits véhicules électriques, qui empruntent aussi les pistes cyclables, car on ne les entend tout simplement pas arriver, et ici dépasser par la droite ou la gauche n’a pas d’importance. Je ne connais pas vraiment le code de la route en Chine, mais en tous cas dans les faits, il n’y a pas de notion de priorité de droite, ni de quelconque priorité d’ailleurs, sauf peut-être de par la taille du véhicule. Il s’agit plutôt de s’insérer dans un flux continu, désolée si ça n’est pas clair, mais je n’ai pas d’autre façon d’interpréter comment évoluer dans la circulation pékinoise. Finalement c’est à l’image de la vision chinoise qui consiste à vivre dans une bulle, où les individus n’en faisant pas partie n’existent pas, comme s’ils étaient invisibles. Et bien c’est la même chose sur la route. Heureusement donc que l’on ne roule pas vite ici, car les accidents pourraient être bien plus grave si ça roulait comme chez nous (il n’est pas rare de croiser un scooter et son chauffeur complètement sonné par terre, car une voiture l’a percuté dans un carrefour). Les petites frayeurs sont aussi souvent liées au fait qu’ici, au feu rouge, on peut avancer si on tourne à droite, même si le feu est rouge.

IMG_1957

C’est sur la route que l’on peut aussi constater les écarts de richesse en Chine. Sachant qu’ici exposer sa richesse (que l’on n’a pas forcément, tout est dans l’apparence) est culturel, croiser des voitures de luxe est assez banale, à tel point que j’y fais maintenant si peu attention que je ne pense plus à vous les photographier. Voici tout de même ce que j’ai vu dernièrement

Mais ce qui est surtout surprenant, c’est le choix de couleur de ces voitures (en voyant de près la Mercedes en violet nacré, j’ai même vu que l’étoile de la marque ainsi que le radiateur étaient couverts de strass. Tous les goûts sont dans la nature après tout 😉 ).

Les plus petits véhicules ont aussi parfois un style déroutant, comme ce scooter Mignons ou cette Smart baptisée par les enfants « Dragon Car »

Ces goût disons douteux ne concernent évidemment pas que les voitures, mais aussi les chiens qui se retrouvent affublés de tenues ridicules, voir même de … chaussures!

IMG_2364
En zoomant, vous verrez que le chien de devant porte des chaussures 😦

Clairement il faudra un jour que je vous consacre un article dédié aux tenues vestimentaires des Chinois. Si je veux un jour tenter un style, c’est bien ici qu’il faudra le faire. En guise de mise en bouche pour ce futur sujet d’article, voyez par exemple ce que l’on peut croiser ici:

Revenons à nos rues pékinoises et ses moyens de transport. Ici on peut régulièrement croiser des modes de transport assez fantaisistes, ce qui illustre parfaitement que tout a beau être compliqué ici, rien n’est impossible pour autant.

Pékin est aussi une ville de contrastes, des immeubles de capitale à l’aspect moderne côtoient les Hutongs formant le coeur du Pékin traditionnel, en passant par des immeubles que l’on caractérise entre nous comme étant plus « chinois ».

Ci-dessous on voit par exemple le quartier de Wángfǔjǐng, considéré comme les Champs Elysées pékinois

Les Hutongs avec ses enchevêtrements de petites rues, de cours, et de petits boui-boui

Et un exemple de ce que l’on appelle entre nous une résidence « chinoise »

Pour nos 2 ou 3 ans ici, nous avons choisi une résidence qui s’appelle Phoenix City (en chinois: Fènghuáng 凤凰), située au Nord Est, juste après le troisième périphérique (Pékin comporte 7 périphériques, le premier étant l’enceinte extérieure de la Cité Interdite). Cette résidence est peu connue des Occidentaux car il s’agit d’une résidence assez chinoise (mais de plus haut de gamme que celles ci-dessus, je vous rassure), et ça nous va très bien comme ça, nous ne sommes pas venus en Chine pour rester entre-nous après tout. On peut définir une résidence comme un compound constitué d’un certain nombre d’immeubles, le tout généralement fermé par une enceinte, et dont les entrées sont surveillées par des gardiens.

Je vous emmène donc pour une petite visite: vu de l’extérieur, notre immeuble ressemble à ceci

IMG_1989

Il est aussi moche d’extérieur que l’appartement est beau à l’intérieur. Donc l’avantage, la vue sur les beaux immeubles est pour nous, ce qui n’est pas forcément le cas de nos voisins ;-). Notre appartement paraît assez bas, alors que nous sommes déjà au 10ième étage! Disons que c’est une question de perspective, l’immeuble faisant tout de même 38 étages… La résidence comporte une douzaine d’immeubles, je vous laisse calculer le nombre d’habitants… Oui nous sommes nombreux, mais ça ne se ressent pas trop. Pour passer l’enceinte, il faut donc passer par une des portes surveillée 24h sur 24 par un gardien, qui s’assure que tout le monde scanne bien son Health Kit, et que chacun ait bien une température < 37.2°.

IMG_2271

Nous avons la chance d’avoir un joli parc ombragé et très vert dans cette résidence, avec une plaine de jeux, un terrain de tennis (qui n’est jamais disponible…), une grande fontaine et des pièces d’eau avec jets (jeux favoris des enfants pour décompresser des journées passées devant Teams) et une piscine extérieure qui nous l’espérons sera ouverte cet été.

Comme je vous le disais plus haut, ici en Chine on utilise énormément les livraisons, pour absolument tout, l’entrée de notre immeuble déborde donc en permanence de colis

IMG_2266

Ce que l’on apprécie particulièrement avec Julien, c’est la vue que l’on a de chez nous, et c’est encore plus beau avec la lumière de fin de journée

IMG_2347

et de l’autre côté (car notre appartement est traversant), qui donne sur l’intérieur de la résidence, où c’est absolument magique de nuit.

IMG_2892

En déambulant dans les rues de Pékin, on peut voir des situations qui sont pour nous assez étonnantes, comme par exemple les coiffeurs de trottoirs (Julien n’a pas encore voulu essayer, je ne comprends pas pourquoi 😂)

IMG_2214

Ou encore les pékinois qui se retrouvent pour jouer au Mahjong ou autres jeux de cartes

IMG_2578

mais aussi, comme nous l’avons déjà vu cet hiver, ceux qui se retrouvent pour danser ou pratiquer d’autres activités sportives

En regardant de plus près la photo précédente à droite, une des dames porte un masque qui lui couvre intégralement le visage. En effet, les Chinois ont tendance à protéger au maximum leur peau du soleil. Actuellement il fait en moyenne 35°C à Pékin, donc là où nous nous habillons de façon légère pour ne pas avoir trop chaud, eux se couvrent au maximum, pour ne pas bronzer. La raison à cela n’est pas tant médicale, mais plutôt culturelle. Les personnes dont la peau est bronzée sont celles qui travaillent dans les champs, les personnes travaillant dans les bureaux sont quant à elles plus blanches, et cela est considéré ici comme un signe extérieur de richesse, ou du moins d’un milieu social plus élevé. C’est comme pour les voitures dont nous avons parlé plus haut, ici tout est une question d’apparence.

IMG_2918

Autre fait surprenant, c’est cette habitude qu’ils ont ici de se prendre en selfie, voir même de se filmer, comme par exemple cette jeune femme se filmant au bord de la route, en train de danser. Cela permet sans d’alimenter leurs Moments WeChat.

IMG_2648

D’autres aussi se filment en train de manger, avec le téléphone posé sur une perche à selfie de l’autre côté de la table. Je n’en ai toujours pas compris l’intérêt, mais bon il ne faut pas toujours chercher à tout comprendre ici…

Au milieu de tout ce beau monde et ce fourmillement permanent, on croise un peu partout des Bao’an, ces agents que l’on reconnaît à leur tenue noire et brassard rouge, qui surveillent la population. Je n’en sais pas beaucoup plus sur leur rôle, d’autant plus qu’ils ne nous disent pas grand-chose car avec nos têtes d’étrangers, ils savent d’avance qu’il est vain de communiquer avec nous 😆

IMG_2843

Si vous êtes arrivés jusqu’ici, bravo, car je crois que cet article est long, mais il y a tellement à dire! Je garde quelques sujets sous le coude, comme les gratte-ciels pékinois, et les canaux. En attendant, juste pour la beauté des yeux, voici quelques clichés de Pékin en fleurs, j’adore!

Un mois de mai bien étrange

Un mois de mai bien étrange

Merci à nos amis Florence et Quentin, auteurs de quelques clichés agrémentant cet article.

En un mois, le COVID et ses restrictions ont beaucoup changés le visage de la ville de Pékin, et notre quotidien devient de plus en plus contraint. A présent, des quartiers entiers sont verrouillés, et la carte de la ville ressemble à cela (les points rouges signifiant qu’un cas positif ou qui pourrait être positif est passé par là, qu’il s’agit donc d’une zone à risque):

IMG_2656

Comme déjà évoqué précédemment, avoir un téléphone ici est tout simplement indispensable pour tout, et nous l’avons donc toujours sur nous (impossible de sortir de chez nous sans l’avoir en poche). Le risque est donc de passer trop proche d’un de ces points rouges, de borner à proximité, et du fait de l’imprécision du GPS, se retrouver ensuite en quarantaine pour être passé au mauvais endroit au mauvais moment. Voici quelques exemples pour illustrer cela:

  • en avril dernier, une copine se déplaçant en vélo est passée devant un restaurant, dans lequel un cas détecté positif par la suite était allé ce jour-là. Elle a donc dû pas mal batailler pour prouver qu’elle n’était pas rentrée dans ce restaurant, sinon elle aurait dû être placée en quarantaine, car les autorités l’aurait considérée comme ayant pu croiser ce cas positif
  • une amie a reçu un appel le week-end dernier (le 22) car elle avait été dans un lieu le 15 (donc une semaine avant) où une personne positive (testée positive après le 15) s’était aussi rendue. Il lui a donc été demandé de ne pas sortir de chez elle sauf pour aller se faire tester (je vous rassure, elle et son mari sont bien négatifs), un détecteur d’ouverture a été installé sur leur porte, et toute personne se rendant chez eux doivent maintenant scanner un code qui a été collé sur leur porte. Ils ne sont donc pas vraiment en quarantaine, mais autant vous dire qu’ils n’osent plus mettre un pied dehors.
  • Il y a encore d’autres anecdotes assez loufoques, comme ces personnes mises en quarantaine pour avoir reçu un colis de bananes venant d’un entrepôt où il y avait eu un cas concomitant. Honnêtement je ne serais pas surprise que les bananes aient aussi été testées

Bienvenue en Absurdistan! Il nous faut donc toujours vérifier qu’il n’y a pas de risque là où nous nous rendons, tout en vérifiant qu’il n’y a pas non plus de risque sur l’itinéraire emprunté. 

Depuis 1 mois, des restrictions nous sont annoncées petit à petit, et elles ressemblent de façon assez désagréable à l’Europe de 2021, alors qu’il n’y avait presqu’aucune restriction à l’intérieur de la Chine. C’est tellement frustrant pour nous! Les mesures qui nous ont donc été imposées progressivement depuis fin avril sont:

  • école en distanciel (à l’inverse de ce qui était fait en France, il s’agissait d’une des premières mesures prises, et en général la reprise en présentiel de la classe se fait après tout le reste, cet ordre des priorités posant tout de même question je trouve…)
  • télétravail plus que fortement recommandé selon le district où l’on vit et où l’on travaille (ce qui est notre cas)
  • fermeture des lieux culturels couverts
  • fermeture des restaurants (qui ne peuvent plus que faire de la vente à emporter, la parade étant alors de commander dans ledit restaurant, et de s’installer sur la terrasse où les tables et les chaises ont été laissées)
  • fermeture de la plupart des parcs (et quand ils sont ouverts, il faut présenter un test PCR de moins de 48h)
  • fermeture des stations de métro des quartiers à risques
  • pas de taxis dans certains districts
  • interdiction de faire des pique-niques (mais à ce que j’ai compris c’est autorisé si on ne s’allonge pas dans l’herbe 🤯 )
  • tests PCR presque tous les jours depuis début mai
  • il n’est pas interdit de quitter Pékin, mais tout est fait pour nous décourager d’en sortir. Tout d’abord parce que nous avons à présent une petite étoile sur un de nos QR code (ce qui rappelle des heures sombres de l’Histoire), donc beaucoup de provinces ne nous accepterons de toutes façons pas. Mais aussi parce que si un cas est déclaré là où nous nous rendons hors de Pékin, nous pourrions y être bloqués. C’est le cas par exemple de la femme d’un copain, qui était en voyage professionnel à Shanghaï quand la ville a été confinée. Cela fait à présent 8 semaines qu’elle ne peut rejoindre Pékin (ni ses enfants de l’âge des nôtres). Nous n’avons clairement pas les reins assez solides pour risquer de rester coincés à l’hôtel si nous sommes bloqués hors de Pékin pour une durée indéterminée.

Mais ici tout est toujours dans la nuance. Il n’est pas interdit de sortir de chez soi, il est juste fortement recommandé de ne pas sortir. On ne parle donc pas de confinement. Et c’est là que nous comprenons que les chinois ne sont pas (ou plus) si dociles que ça, il ne faut juste pas que ça se voit de trop. Par exemple il y a deux semaines nous sommes allés marcher sur la Colline Parfumée (c’est un peu nos 25 bosses de Pékin). La montée était assez calme, nous avons croisés peu de monde (pas trop surprenant car un chemin plus simple en escaliers aménagés permettait aussi de rejoindre le sommet et son panorama), mais une fois arrivés tout en haut, je vous laisse voir la vue côté pile… et côté face!

Les chinois sont toujours super bien équipés pour les pique-niques: ils n’hésitent pas à sortir la tente, les hamacs, et le barbecue (ce qui n’est pas autorisé en pleine nature…). Je vous laisse deviner comment reconnaître les français au milieu de tout ça: les seuls avec juste une nappe pique-nique et des sandwichs froids 😅. On pensait que l’on serait loin de la foule, pari perdu!

IMG_2822
Une idée de ce qu’il est recommandé de ne pas faire 😏

Comme évoqué plus haut, nous devons réaliser des tests PCR presque tous les jours (nous avons dû en faire une bonne vingtaine depuis début mai, et à l’instant où je vous écris ces lignes, je viens de recevoir un SMS annonçant que demain est une nouvelle journée de dépistage obligatoire). Heureusement, pour les jours de test obligatoire (il faut se faire tester même quand ça n’est pas obligatoire, sinon il n’est plus possible d’entrer où que ce soit, même chez nous), le management (je dirais l’équivalent du syndic en France) organise les tests au sein de la résidence (comprendre l’ensemble des buildings d’un même compound). Ce qui est très pratique et même plus sûr car l’expérience de Shanghai a montré que beaucoup de transmissions se faisaient dans les files d’attente pour les tests (c’est un peu l’histoire qui rend fou). Le fait de le faire dans l’enceinte de la résidence permet donc de limiter les mixages (même si on doit être plusieurs milliers d’habitants ici). Notre quotidien ressemble donc essentiellement à ceci, avec ses files d’attente…

… la prise des informations d’identité pour que notre résultat soit téléversé dans notre Healthkit (jiànkāngbǎo), ce qui a pour conséquence de créer un petit embouteillage derrière les occidentaux que nous sommes puisqu’il faut rentrer manuellement les informations de nos passeports (pour les chinois il suffit de prendre en photo leur pièce d’identité)…

… puis le test (heureusement pour nos narines, ils sont faits dans la bouche)

Ensuite tous les déchets sont emmenés dans de grands sacs jaunes. Laissez-moi vous partager ce cliché, à la fois drôle par le mode de transport, mais aussi posant question car c’est assez en décalé de toutes les contraintes sanitaires en vigueur ici…

IMG_2727

Très clairement nous vivons avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, avec la peur d’un confinement strict à la shangaïenne, ou que l’un de nous soit positif (voir qu’une personne de notre immeuble soit positive, car le résultat serait le même au final), car ça serait arrivée à notre porte des dàbái (ce qui signifie « grands blancs », mot pour désigner les personnes en tenue de protection blanche) pour être emmené « de force » en quarantaine centralisée, avec juste quelques minutes pour préparer un sac. Pour une raison qui m’échappe, il arrive quelques fois qu’une rumeur (ayant toute l’apparence d’une information officielle) annonce un confinement imminent et l’arrêt des livraisons de nourriture. Nous avons donc, comme nos grands-parents qui ont connu la guerre, appris à faire des réserves alimentaires. Ce n’est pas si simple ici, car les chinois ont peu de conserves de légumes (sauf des haricots à la tomate, allez comprendre pourquoi). Ça n’est heureusement pas (encore) arrivé, mais nous nous sommes préparés au mieux, aussi bien logistiquement (nos placards et le congélateur n’ont jamais été aussi remplis) que psychologiquement.

Qu’allons-nous retirer de cette expérience? Très certainement pas vraiment ce que l’on est venu chercher. Je suis sur les starting bloc pour voyager, mais le risque est fort d’avoir à nouveau à décaler notre voyage prévu cet été dans le Yunnan. Cependant, malgré toutes les difficultés, nous avons construits ici une super vie sociale, aussi bien pour les grands que les petits. Mais à quel prix?! D’autant plus que c’était au moins aussi bien en France (on ne s’en rendait juste pas assez compte). Nous sommes par contre convaincus que nous reviendrons différents, beaucoup plus zen sur des sujets qui nous auraient faits partir au quart de tour auparavant. La résilience sera aussi une de nos caractéristiques, et malgré cette volonté d’enfermer le pays par rapport au reste du monde, nos enfants auront acquis une belle ouverture sur le monde.

 

Sunset on the Great Wall (长城)

Sunset on the Great Wall (长城)

Comme souvent le week-end, nous sommes partis faire une randonnée avec un groupe de copains, mais cette fois-ci avec un objectif un peu différent: voir le couché de soleil sur la Grande Muraille.

Pour atteindre cette portion de la Grande Muraille, il faut compter environ 2h de bus depuis le centre de Pékin. Après avoir quitté les grands axes, le bus s’engage sur des routes sinueuses montant vers notre point de départ. Ce jour-là, il fait assez chaud, et au cours de la montée, en entend un bip assez fort, une alarme sans doute. Ça n’a pas l’air de perturber le chauffeur, mais on se lève pour regarder le tableau de bord et il semble que la température de l’huile soit passée dans le rouge! le chauffeur finit donc pas arrêter le bus sur le bas-côté, au milieu de nulle part, sans réseau téléphonique, en plein cagnard, tout va bien. Le chauffeur tente de redémarrer à plusieurs reprises (comme si la température baissait instantanément…) pour finir par y arriver au bout d’une demi-heure. Nous pouvons donc repartir, avec l’aiguille d’indication de la température juste en-dessous de la limite rouge. Espérons ne pas être trop loin de notre destination, et surtout espérons pouvoir rentrer à Pékin après la nuit tombée!

Avant le COVID, les randonnées sur la Grande Muraille pouvaient se faire assez librement. Depuis l’arrivée de l’épidémie, il est très souvent indispensable d’être accompagné d’un guide chinois, afin d’augmenter nos chances d’être autorisés à traverser les villages par lesquels il nous faut passer pour atteindre la Muraille. Ce jour-là, nous ne sommes pas accompagnés par notre guide habituel Steven, car il est bloqué hors de Pékin. Bon gré mal gré, nous partons donc avec un « guide » que nous ne connaissons pas, mais qui au moins parle Anglais et Chinois. Une personne originaire du village de départ de la rando nous guidera aussi jusqu’au pied de la Muraille, et le fait d’être une personne du coin est meilleure garantie d’un « laissez-passer ».

Nous commençons donc la marche par la forêt, où il faut traverser à plusieurs reprises un petit ruisseau. On est super content d’être en pleine nature, loin de la frénésie de la ville, et d’avoir enfin un paysage sans poteau électrique ni bitume!

IMG_2222
une habitation au milieu de nulle part

Nous arrivons donc enfin au pied de cette section de la Grande Muraille: Dàzhuāng kē (大庄科).

IMG_2455
arrivée au pied de la Grande Muraille

Cette partie de la Grande Muraille n’a été qu’en partie restaurée, et offre un panorama sublime sur la montagne, dans une ambiance digne du Livre de la Jungle en cette saison.

IMG_2237

Par deux fois nous croisons quelqu’un qui est, je pense, un gardien, ou une personne chargée de la surveillance la muraille. Reste-t-il là toute la journée? Aucune idée, cela dit il y a pire comme bureau.

IMG_2233

Comme évoqué plus haut, cette partie de la muraille n’a été que partiellement restaurée, et il y a sans doute très longtemps. La muraille suivant le relief, il y a un certain nombre de passages en escaliers. Les marches de ces escaliers sont très irrégulières, certaines étant parfois presque aussi hautes que Constance!

Heureusement que les copains sont là, ça aide à motiver la mini troupe!

IMG_2448

Mais surtout heureusement que super Papa est là pour porter Constance sur ses épaules, car certains passages sont franchement escarpés et aériens.

IMG_2242

Finalement ces efforts ne sont pas vains, la lumière du soir est superbe, elle magnifie le paysage.

Toutefois, en plein milieu de ce panorama, une horrible route vient gâcher le paysage. C’est incroyable cette capacité qu’ils ont ici à mettre de gros trucs moche au milieu de lieux magiques et/ou historiques comme celui-ci. Pourquoi cette route énorme au milieu de nulle part? D’après ce que j’ai trouvé sur internet, elle aurait été construite pour les JO. C’est dommage car c’est là que le coucher de soleil est le plus éclatant

IMG_0962
il faut donc ruser pour photographier ce soleil couchant, sans

Habituellement quand nous partons marcher le week-end, nous prévoyons un pique-nique pour le déjeuner. Évidemment, cette fois-ci le pique-nique s’est fait le soir, face à ce paysage sous le soleil couchant. Pour être raccord avec ce cadre magique, nous avions prévu un pique-nique disons un peu plus haut de gamme, avec du bon saucisson et du fromage (un luxe ici) ainsi qu’une bonne baguette comme chez nous (mais à ¥22 la baguette, soit environ 3€, on est en Chine quand même…), et même du vin! Ce pique-nique très français est finalement un peu comme une Madeleine de Proust 🙂 🥖🧀🍷🍓.

Etant donné que nous avons perdu du temps au départ avec la panne de notre bus, nous avons dû écourter ce moment très agréable, et finir cette marche au pas de course, qui finira à la lampe frontale.

IMG_0967

C’est au retour au village que nous apprenons la détection de 19 nouveaux cas positifs au COVID dans notre district. À ce moment-là, nous nous disons que l’on risque de ne pas pouvoir refaire ce genre de sortie avant un moment, et le groupe de parents que nous sommes s’apprête à encaisser une probable nouvelle fermeture du Lycée français. Ajouté à ça notre inquiétude sur la capacité du bus à nous ramener à bon port, on se dit qu’on peut bien ouvrir la bouteille de vin restante pendant le trajet de retour! ;-).

Cette randonnée date déjà, à l’heure où j’écris cet article, d’il y a 2 semaines. L’école est effectivement fermée, nous devons nous faire tester tous les jours, les restaurants ne font plus que de la vente à emporter, les magasins sont ouverts mais les autres lieux publiques couverts sont fermés jusqu’à nouvel ordre. Pour nous, c’est un retour en 2021 version chinoise, alors qu’ici 2021 était une année finalement très libre (certes à l’intérieur de la Chine, mais assez libre néanmoins). Quand on voit l’efficacité incroyable qu’ils ont à tester tous les habitants de la région de Pékin et à avoir les résultats en maximum 24h (Pékin compte environ 20 millions d’habitants, soit environ 2x la population de la Belgique), le souvenir des difficultés que nous avions connues en France en 2021 (ou 2020, je ne sais plus) pour les campagnes de test, me rendent un peu perplexe.

La Colline au Charbon (景山公园) et un peu de géographie

La Colline au Charbon (景山公园) et un peu de géographie

Vous avez sans doute vu au travers des média l’actualité du moment en Chine. Je ne vais évidemment pas m’exprimer à ce sujet ici, mais sachez que nous allons bien. Pékin n’est pas dans la même tourmente que Shanghaï, mais nous sommes fortement incités à ne pas quitter la ville, et devons nous faire tester presque tous les jours en ce moment. Certaines résidences sont en quarantaine, mais la nôtre n’est pas (encore) impactée. Nous étions partis en Chine en étant résignés sur le fait que cette expatriation ne serait pas pour nous l’occasion de voyager en Asie, mais après tout la Chine est si vaste et propose déjà des milliers de possibilités de créer de beaux souvenirs! A présent nous ne sommes pas convaincus que nous pourrons vraiment voir autre chose que Pékin… Mais bon tant pis, restons positifs, après tout cette région a une histoire et un patrimoine très riches, alors profitons-en pour l’explorer à fond!

En cette saison, Pékin nous offre une explosion de couleurs avec les fleurs qui éclosent partout dans la capitale. C’est donc la période idéale pour aller découvrir la Colline au Charbon (que nous avions tentée en vain d’aller voir le 25 décembre car nous n’avions pas réservé notre entrée la veille). Ce jour-là, la météo annonce un ciel parfaitement dégagé, ce qui est important pour profiter pleinement de la vue offerte dans ce parc. Nous nous retrouvons dans les Hutongs avec une amie qui vient d’y emménager, et pédalons jusqu’à l’entrée du parc Jingshan (Jǐngshān Gōngyuán: 景山公园), dit « la Colline au Charbon ».

IMG_2017
Comme dans tous les parcs pékinois, habituelle séance matinale de Tai Chi (ou de danse, je ne me souviens plus)

Pourquoi ce nom « Colline du Charbon »? Car on y stockait le charbon qui permettait de chauffer les sols de certains bâtiments de la Cité Interdite (oui, du charbon sous les dallages). Située dans le prolongement nord de la Cité Interdite, cette colline artificielle s’élève à 108m d’altitude. Proposant un parc aménagé, probablement l’un des plus beau de la capitale chinoise, la colline fut constituée grâce à la terre des creusements des douves du palais impérial, et des lacs de la capitale. Cette colline était supposée protéger la cité des mauvais esprits qui venaient du Nord. Jusqu’en 1928, l’empereur était le seul à pouvoir s’y promener. La Colline de Charbon offre par ailleurs une vue imprenable sur la Cité Interdite et le reste de la ville de Pékin (d’où l’intérêt de s’y rendre un jour de beau temps !). Outre le panorama de ce parc sur toute la capitale, la colline au Charbon est aussi célèbre par le fait que c’est là que mourut en 1644 le dernier empereur Ming, Chongzhen, qui se pendit à un arbre alors que l’armée de 400 000 paysans, dirigée par Li Zicheng, entrait dans Pékin. C’est donc à cette date que la dynastie Qing pris le pouvoir. Cet arbre existe toujours, mais nous ne l’avons pas trouvé (on n’a pas vraiment cherché non plus).

En avant donc dans ce dédale d’escaliers et de petits pavillons colorés, avec pour objectif cette magnifique vue promise sur la Cité Interdite, et sur toute la capitale chinoise.

Et nous ne sommes pas déçues du voyage, arrivées tout en haut nous avons une vue imprenable sur cette fameuse Cité Impériale.

IMG_2020

Et plus en détails le panorama:

IMG_2021
Sud de la Colline du Charbon
IMG_2025
Ouest de la Colline du Charbon
IMG_2026
Nord de la Colline du Charbon
IMG_2035
Est de la Colline du Charbon

Je ne peux pas vous montrer ces 4 panoramas de Pékin sans vous en dire un peu plus sur l’histoire du « découpage » de la ville. « Détruisez votre maison, et reconstruisez-la ailleurs… ou recevez une compensation », tel fut l’ultimatum reçu par les Han en 1648. La capitale ayant été prise par les Mandchous (venus du Nord), les nouveaux dirigeants décidèrent de séparer la ville et de mettre en place un système proche de l’apartheid. Les membres de l’armée mandchoue et les civils chinois n’étaient plus censés se mélanger librement. Ce fut le début d’une politique de ségrégation qui dura 264 ans, jusqu’à l’abdication du dernier empereur en 1912.

La ville fut séparée en deux:

  • la ville Tartare au nord (appelée aussi ville Intérieure ou ville Mongole), qui s’étendait autour de la Cité impériale et incluait notamment la place Tian’anmen et la colline au Charbon, ainsi que la tour de la Cloche et la tour du Tambour. La Ville tartare avait la forme d’un carré aligné sur les points cardinaux et mesurait environ six kilomètres de côté. Ses murailles ont été abattues en 1958. Cette ville étaient divisées selon les huit Bannières, qui étaient des divisions militaires et administratives dans lesquelles toutes les familles mandchoues se trouvaient réparties.
IMG_2367
la ville Intérieure était le territoire des Huit Bannières, de 1648 à 1912
  • la ville Chinoise (ou ville Extérieure) au sud de la place Tian’anmen, incluant notamment le temple du Ciel. Elle avait la forme d’un rectangle aligné sur les points cardinaux également, et mesurait environ huit kilomètres d’est en ouest et trois kilomètres du nord au sud. Cette partie de Pékin abrita longtemps les différentes délégations diplomatiques.

Comme on le voit sur ce schéma, des portes permettaient de passer les murailles de ces deux villes (rappelez-vous, en mandarin porte se dit « men »). C’est de ces noms de portes que viennent les noms des districts actuels. Par exemple nous habitons dans le district de Chaoyang (situé à l’est de la Cité Interdite), dont le nom vient de Chaoyangmen (朝阳门), porte du Soleil levant.

Les visiteurs étrangers qui se rendaient à Pékin étaient fascinés par cette ville ségréguée. En 1793, l’envoyé britannique Lord Macartney a décrit comment la capitale était vraiment considérée comme un territoire occupé. Toutes les ruelles des hutongs avaient des portes qui se fermaient pour la nuit lorsqu’un couvre-feu dans toute la ville était imposé. L’Illustrated London News a aussi rapporté à quel point Pékin était comme une ville de retraités. En effet, la majorité de la population était composée de soldats mandchous payés par le gouvernement et, malgré leurs fonctions de soldat, ils auraient consacré plus de temps à des passe-temps comme le chant d’opéra et l’élevage d’oiseaux. La culture chinoise et mandchoue était aussi très différente. Un bon exemple de cela est la façon dont les femmes étaient traitées : les femmes mandchoues marchaient librement dans les rues, ce qui était impensable pour une femme chinoise notamment à cause de la tradition des pieds bandés.

IMG_2368
Image de « The Illustrated London News » datant de septembre 1873

Revenons à présent à notre balade dans le parc Jingshan et descendons de la colline pour profiter des fleurs, notamment des tulipes qui s’ouvrent en ce moment.

Il y a aussi les pivoines, prêtes à éclore. Dans ce jardin de pivoines, s’il n’y avait pas eu ce haut-parleur qui hurlait je ne sais pas quoi, on aurait même pu se croire dans un mas provençal.

On trouve également des centaines d’arbres bien fleuris, comme cet arbre à fleurs roses, que l’on pourrait imaginer comme étant fait de petites boulettes de papier chiffonné, collées comme pour un bricolage d’enfant.

Il n’est pas rare de croiser des personnes posées pour dessiner ou peindre ces paysages fleuris. Je préfère les prendre en photo, mes talents de dessinatrice étant bien trop légers 😅.

Cet arbre est tellement vieux et lourd que l’on ne lésine pas sur les moyens pour le maintenir debout.

IMG_2046

On se laisse hypnotisée par ses moulins à vent multicolores, c’est captivant comme un feu de cheminée.

IMG_2053

On termine par cette photo de la colline, c’était magnifique, à refaire en famille quand cela sera possible d’y retourner (il y a eu un cas COVID là-bas entre-temps, il faut donc éviter d’y retourner pour le moment).

IMG_2048