Auteur : angiepav

Shanghaï… premiers pas en Chine!

Shanghaï… premiers pas en Chine!

La quarantaine est déjà loin derrière nous, et nous finissons enfin notre période de 7 jours d’observation à Shanghaï. Nous partons dans 2 jours à Pékin (nous avions pris un peu de marge pour être certains de bien avoir tous nos QR codes verts pour prendre l’avion), cela nous laisse donc un peu de temps pour quitter les alentours de l’hôtel et découvrir un peu plus Shanghaï. Mais cela est aussi synonyme de nos premiers pas dans ce monde complètement nouveau pour nous…

Il faut savoir qu’ici, un téléphone portable est absolument nécessaire pour tout (d’ailleurs ma batterie externe ne quitte plus mon sac). On a besoin d’un téléphone pour payer, pour commander un taxi, je présume pour prendre le métro (mais pas encore essayé), pour présenter nos QR codes (et donc pour rentrer dans les immeubles et les commerces par exemple), pour récupérer les résultats des tests PCR, etc. Mais comme je l’écrivais précédemment, un numéro de téléphone chinois est aussi très souvent nécessaire pour utiliser toutes ces applications, ainsi qu’un compte bancaire en Chine. Nous avons pu très vite récupérer des téléphones et numéros chinois, mais pour le compte en banque, cela va prendre plusieurs semaines. En attendant, il faut donc se débrouiller avec nos cartes françaises, qui sont acceptées sur certaines applications, mais qui sont régulièrement bloquées du fait de ces nombreux paiements « inhabituels » effectués en Chine. Et puis j’avoue que c’est assez perturbant de cliquer sur un bouton pour valider un paiement alors qu’on ne comprend absolument rien de ce qui est écrit sur l’écran. Bref, en résumé, on a pas mal cherché au début pour arriver à débrouiller tout cela (et même encore parfois maintenant). Autre difficulté: la plupart de ces applications ne sont pas disponibles en anglais, ou juste partiellement. Un outil de traduction est donc le bienvenu, sachant que Google Traduction n’est pas utilisable.

Je m’égare un peu, car je voulais vous parler de Shanghaï. Mais laisser moi d’abord vous parler d’un autre point essentiel: la communication. En Chine, tout le monde ne parle pas anglais, loin de là. Et malgré notre motivation pour apprendre le chinois, la barrière de la langue est bien réelle. Il est en de même pour l’écriture: impossible de se raccrocher à de la phonétique ou des mots que nous aurions identifiés visuellement, nous sommes absolument incapable de lire et donc de comprendre ce qui est écrit, comme si nous étions des analphabètes. En fait, c’est la sensation qu’une frontière invisible nous sépare du reste du monde, une frontière contre laquelle nous nous cognons dès que l’on essaie de communiquer, ou de faire quoique ce soit. En biensûr, impossible de chercher des informations, des adresses ou des contacts sur internet, puisque Google n’existe pas ici, et que les moteurs de recherche utilisables ici donnent généralement des résultats en chinois. Les réseaux d’expatriés en Chine sont donc vraiment une aide très précieuse, c’est un vrai fil d’Ariane, ou une bouée de sauvetage ou milieu de l’océan.

Une fois ces obstacles passés, nous voici prêts pour une première exploration de Shanghaï (signifiant « la ville en amont de la mer »). Objectif: voir le Bund. Sur la rive gauche de la rivière Huangpu s’étire un long boulevard appelé le Bund, signifiant « rive boueuse ». Cet endroit est aussi appelé par les chinois « waitan », signifiant « la berge des étrangers ». Sur ce boulevard ont été construits d’imposants immeubles style Chicago des années 30 ou vieux Broolkyn (du moins l’image que je m’en fait), abritant à présent des banques, des hôtels, et des consulats. A l’origine il n’y avait ici que des rives marécageuses, faisant office de décharge. Au XIXième siècle, l’ouverture du port aux occidentaux donne naissance au Bund. On y voit d’ailleurs le quai décrit par Hergé dans le « Lotus Bleu », quand Tintin est arrivé en Chine. De l’autre côté du fleuve, on peut voir la ville nouvelle de Pundong (signifiant « à l’est du Pu »), faisant l’objet de magnifiques photos symbolisant Shanghaï. Mes talents de photographe sont encore très limités, et je me rends compte en écrivant ces lignes que j’ai trop peu photographié notre balade. Mais nous reviendrons à Shanghaï, c’est promis!

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Cette foret urbaine, que l’on peut comparer au Manhattan de Shanghaï, n’était encore en 1990 qu’une paisible terre agricole, plate et fertile. A part des champs, des vergers, et quelques docks et entrepôts industriels, il n’y avait rien. C’est pour désengorger la partie ouest de la rivière que la municipalité décida de développer cette zone, en 1990 (il y a à peine 30 ans!). C’est aussi tout un symbole, Shanghaï deviendra la place forte financière chinoise. Ces terres offrent une belle superficie, alors pourquoi avoir construit des immeubles si hauts? Le sous-sol y est instable, et il fallut donc creuser très profond pour que les fondations atteignent la roche, et seules de hautes constructions permettent d’amortir le coût de tels forages. A présent décrivons quelques-unes de ces tours: 

  • Le Shanghaï World Financial Center (SWFC) ou le Décapsuleur (pour les intimes): tour haute de 492m, comportant 101 étages. Ce trous qui évoque un décapsuleur n’a pas qu’un but esthétique, puisqu’il permet aussi de réduire les efforts dus au vent exercés sur la structure. Il paraît que le sol du 97ième étage, celui en haut du trou, est en verre. Mon challenge perso: y aller quand nous reviendrons à Shanghaï! 
  • La Shanghaï Tower (le gratte-ciel en torsade sur la photo): tour haute de 632m, ce qui en fait un des plus hauts gratte-ciel du monde. Cette tour est équipe d’un des ascenseurs les plus rapide au monde, avec sa vitesse de 20.6mètres/s.
  • L’Oriental Pearl TV Tower: Antenne de télévision et de radio haute de 468m. Elle peut se visiter puisqu’elle abrite notamment le musée d’histoire de Shanghaï. J’ai également lu qu’une des boules de cette antenne abrite des montagnes russes, à faire avec des lunettes de réalité virtuelles nous donnant l’impression de survoler les gratte-ciel des Pudong.

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Lors de cette balade le long du Bund, nous avons été confrontés à une situation face à laquelle nous ne savions trop comment réagir, et qui va s’avérer se répéter tous les jours: notre petite blondinette de 5 ans suscite l’admiration des chinois. Régulièrement elle est prise en photo dans la rue par les personnes que nous croisons. C’est délicat pour nous de dire non, car d’une part nous ne sommes pas capable de l’exprimer en chinois, et d’autre part la notion de droit à l’image n’est pas la même que chez nous. Cela pourrait donc être mal interprété. Pour la petite anecdote: lorsque nous sommes revenus sur le Bund le soir pour voir les illuminations, nous voulions nous prendre tous les quatre en selfie. Comme souvent ça n’est pas facile, et pendant que nous essayions de cadrer à peu près cette photo, une personne nous aborde en disant quelque chose que nous ne comprenons évidemment pas, mais nous avons tout de suite pensé qu’il nous proposait de prendre la photo pour nous. Nous avons donc accepté, mais en réalité il voulait juste prendre Constance en photo avec son téléphone! C’est tout juste s’il ne demandait pas à Augustin de se décaler pour ne pas l’avoir dans le cadre de la photo. Nous étions tellement surpris que nous n’avons pas réagit, nous sommes bêtement restés bouche bée. Mais rassurez-vous, cela n’a pas du tout l’air de gêner Constance, comme une petite starlette elle continue de marcher l’air de rien, avec un petit sourire en coin, comme le ferait une petite starlette.

Afin de donner de la motivation aux enfants pour cette balade, nous prenons ensuite la direction de la rue de Nankin, qui est connue pour être la rue la plus commerçante de toute la Chine. Au bout de cette rue, il y a… un LEGO store géant! C’est donc là que nous atterrissons, auprès une longue traversée de cette rue aux enseignes et devantures illuminées et multicolores. Là encore je n’ai pas assez sorti mon appareil photo, mais heureusement que le LEGO store a tout un mur reconstituant les enseignes et les néons de cette rue digne d’un Las Vegas chinois!

Lors de nos balades dans Shanghaï, nous nous sommes fait la remarque que les rues sont très silencieuses, malgré le trafic très dense. Il s’avère que, et nous verrons plus tard que c’est encore plus le cas à Shanghaï qu’à Pékin, la plupart des véhicules sont électriques, que ce soit les 2 ou les 4 roues. Et pourtant ce ne sont pas les scooters qui manquent! C’est assez drôle d’ailleurs de voir de vieux 2 roues, chargés comme des mulets avec des choses beaucoup trop volumineuses (il y a énormément de livreurs ici). En contre-partie, le danger c’est que l’on ne les entend pas arriver, et ici sur la route les piétons sont en bas de la chaîne alimentaire. Autre différence par rapport à chez nous, c’est la quantité de voitures de luxes que nous pouvons croiser. Ça en devient presque banal… (oui, cette voiture est bien une McLaren!)

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Comme écrit plus haut, nous reviendrons à Shanghaï dans quelques mois, pour mieux visiter la ville, et emmener les enfants à Disney (ils ne voudrons pas quitter la Chine sans y avoir été 😉 ). J’aurai sans doute beaucoup plus de choses à vous raconter et à vous montrer dans ce prochain article :). En attendant, en route pour Pékin!

Le grand départ vers la Chine! Et la quarantaine…

Le grand départ vers la Chine! Et la quarantaine…

Dimanche 28 novembre 2021, nous sommes enfin prêts à quitter la France pour partir en Chine! C’est un peu la sensation d’arriver au bout d’un marathon couru au rythme d’un 100m pendant plusieurs semaines, et d’être sur le point de sauter dans le vide. Nous avons peur, nous sommes très émus, mais tellement contents que ce projet se concrétise enfin! Vous avez été si nombreux à nous accompagner ces dernières semaines, que nous sommes tristes de partir avec l’idée de ne pas revenir pendant 2 ans. Mais ça nous donne une sacrée motivation pour profiter à fond de ce périple et vous emmener avec nous faire voyage à travers ce blog. Alors c’est parti!

Nous voici sur le point d’embarquer, et premier étonnement: la plupart des passagers sont affublés d’une combinaison intégrale blanche, un peu comme celles utilisées par les peintres. A part quelques exceptions, seuls les occidentaux (une quinzaine maximum sur tout le vol) n’en portent pas. Nous embarquons dans l’avion et sommes acceuills par l’équipage, également vêtu de ces combinaisons. Couverts de la tête aux pieds, aucune partie du corps n’est visible afin d’éviter tous  contacts avec les passagers et l’environnement extérieur. Nous avons l’impression d’être des objets radioactifs ultra dangereux! Nous nous installons chacun sur deux rangées différentes pour permettre aux enfants d’être à côté d’un hublot et les isoler un peu dans cet environnement nouveau. Il y a déjà un air de Chine dans l’avion et nous commençons à comprendre que la communication va être difficile.

L’avion est prêt pour le décollage, un dernier coucou de la main à Olivier qui rentre aussi en Chine et qui est avec nous quelques rangs plus loin. Nous voilà partis pour un vol au dessus de l’Europe, de la Russie et qui doit nous mener en Chine 11h plus tard! Les règles à bord sont assez strictes, interdiction de changer de siège (frustrant avec cette énorme rangée vide à côté de nous, où l’on aurait pu s’allonger pour dormir) et maintien du masque pendant toute la durée du vol, y compris pour les enfants (oui, Constance aussi). Nous avions été avertis qu’il valait mieux bien manger avec de partir, car le repas servi à bord était très limité. Et effectivement, 3 bouteilles d’eau données dans un sac en plastique, et quelques petites choses à grignoter (je n’ai pas réussi à tout identifier…) à manger, données dans une boîte en carton à chaque passager. Premier apprentissage: je croyais que tout était périmé car les dates indiquées sur les emballages étaient toutes dépassées. Mais en fait non, il s’agissait des dates de fabrication, les dates de péremption n’étant pas toujours indiquées sur les emballages chinois.

Nous arrivons en début d’après-midi, le lendemain, à l’aéroport International de Shanghai Pudong et nous commençons notre parcours d’arrivée: QR codes, prises de températures, nouveaux tests PCR, formulaires à compléter. Au bout de 3 ou 4h, nous passons finalement la douane et nos bagages nous attendent (tous !) au pied du tapis. Nous arrivons dans une dernière zone, regroupés par petits groupes de 20 personnes, un énième scan de QR code et remplissage d’une application (en chinois, sinon ça n’est pas drôle), entérinant notre départ en quarantaine. A l’extrémité de la zone, un bus nous attend. il fait déjà nuit. Nous prenons place dans le bus sans avoir une quelconque idée du lieu où nous allons êtres conduits. Grace à tous les échanges que nous avons eus avec tous les groupes d’expatriés déjà sur place, nous nous sommes préparés à vivre cette expérience. Ces relations créés à distance avant notre départ se révèleront précieuses par la suite.

Après une petite heure de trajet, le bus arrive finalement dans l’arrière cour d’un hôtel et nous découvrons tous les quatre ce que va être notre lieu de résidence pour les quatorze prochains jours. L’ambiance est particulière, nos hôtes sont tous vêtus de combinaisons et certains sont équipés de pulvérisateurs et désinfectent nos bagages. Nous sommes conduits tous ensemble dans un couloir dans lequel chaque personne à tour de rôle est amenée à choisir une chambre. Notre tour arrive, nous serons séparés dans deux chambres différentes et assez éloignées au sein de l’hôtel. Nous avions anticipé cela et nous avions réparti nos affaires dans des valises distinctes. Le choix des équipes a déjà été fait en France, ça sera une chambre de filles, et une chambre de garçons! Nous partons les premières, nous nous serrons tous une dernière fois dans les bras et prenons place dans l’ascenseur (je ne vous le cache pas, nous étions toutes les 2 en larmes). Nous nous disons au revoir le coeur serré pensant surtout aux retrouvailles quatorze jours plus tard. Les garçons suivront dans l’ascenseur suivant. Nous sommes conduits à notre chambre, un lit double pour nous (les garçons auront chacun un lit simple), une salle de bain, un table et deux chaises, une bouilloire, l’ensemble dans 14m2. La porte se referme derrière nous. La quarantaine commence.

Pour la suite, je vous laisse découvrir en images notre quotidien des deux semaines qui ont suivi. Nous étions séparés, et non nous n’avons pas pu nous voir pendant toute la durée de la quarantaine. Mais malgré cette difficulté, nous avons trouvé à nous occuper. Notre quotidien a été ponctué de hauts de bas, et il est difficile de tirer un bilan de ces 14 jours, positif ou négatif. Le plus simple est de dire que les 14 jours sont passés. En revanche, ce qui est sûr, c’est que nous nous étions préparés depuis longtemps en France grâce à tous les échanges avec les autres expatriés étant déjà passé par là, que nous avions prévus des activités pour les enfants et de la nourriture supplémentaire, ce qui a beaucoup aidé à ce que cette période ne soit pas trop difficile. Pour finir, le support des personnes sur place, que ce soit les nouveaux collègues de Julien ou des personnes rencontrées sur les différents groupes WeChat a été une bouffée d’oxygène pour nous !

Une de nos occupations durant la quarantaine a été d’essayer de comprendre ces histoires de QR codes. Il faut savoir qu’en Chine, et de façon beaucoup plus poussée que le passe sanitaire en France, un QR code vert, spécifique à chaque ville, est nécessaire pour faire quoi que ce soit: faire ses courses, entrer dans un lieu fermé, entrer dans certains quartiers, prendre le taxi, prendre l’avion, entrer dans un parc, aller au travail, aller à l’école, etc. La difficulté pour nous occidentaux est qu’il n’y a pas vraiment de règle claire, que ce QR code, qui est un véritable sésame, peut être obtenu de plusieurs manières différentes. Difficulté supplémentaire: la plupart de ces applications (ou plutôt mini-programmes pour les connaisseurs de WeChat) sont en chinois, et nécessitent d’avoir un numéro téléphone chinois (pratique quand on est enfermé en quarantaine…). Mais en Chine, il faut comprendre que « même si on ne sait pas toujours comment ni pourquoi, tout fini par finalement fonctionner« , ou bien que « rien n’est jamais certain, mais tout est possible » .

Au bout des 14 jours, de 4 tests PCR chacun (y compris les enfants), de prises de température quotidiennes, nous voici ENFIN Li-bé-rés! C’est vraiment cette sensation que l’on a eue quand nous sommes sortis de l’hôtel, et que nous avons pu nous serrer dans les bras tous les 4. Je crois que nous avons un peu ressenti la même chose qu’un prisonnier sortant de prison (ok nous ça n’était que 14 jours, mais quand même 🙂 ). Maintenant en route pour un autre hôtel, que nous avons pu choisir nous-même cette fois-ci, où nous allons faire les « 7 jours d’observation ». Et mieux qu’une chambre d’hôtel, c’est un petit appartement que nous avons pour nous 4. Royal! Pendant ces 7 jours, 2 autres tests PCR sont à effectuer (je n’ai jamais eu les narines aussi dégagées), et nous avons le droit de sortir une fois par jour pour raison essentielle (pour nous sortir prendre l’air au parc avec les enfants étant essentiel). Mais surtout c’est un vrai bonheur d’être ensemble et de pouvoir manger ce que l’on veut (à peu près, car je rêve encore d’un énorme plateau de fromages bien de chez nous).

Arrive enfin notre 22ième jour en Chine, et comme prévu notre « Health Kit » (le QR code pour Pékin) passe au vert, ce qui signifie que nous avons enfin le droit de nous envoler vers Pékin, notre destination finale!

Entre temps nous avons un peu vu Shanghaï, mais ça je vous le raconterai dans un prochain article!

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