Une très bonne année du Tigre à vous tous! Que cette nouvelle année vous donne la force et l’énergie du tigre.
Ce 31 janvier 2022 est le dernier jour de l’année lunaire du Buffle, demain sera donc le Nouvel An chinois, où nous commencerons l’année du Tigre, troisième dans le cycle des douze signes du zodiaque chinois. La date du Nouvel An chinois change tous les ans. En effet, le calendrier chinois étant un calendrier luni-solaire, la date du Nouvel An chinois dans le calendrier grégorien varie d’une année sur l’autre, mais tombe toujours entre le 21 janvier et le 19 février, lors de la deuxième nouvelle lune depuis le solstice d’hiver. Les célébrations du Nouvel An, que l’on appellent le « Festival du printemps » depuis 1949, durent 16 jours, de la veille du Nouvel An, au festival des lanternes.
Cette année, COVID oblige, il n’y aura pas de défilé dans le rues. Il s’agit cependant d’une tradition plutôt issue du Sud de la Chine. Ici, dans le nord, ce sont plutôt les décorations de lanternes qui font la magie du moment.
Mais laissez-moi vous raconter l’origine du Nouvel An chinois. Cette histoire remonte à près de 3500 ans, avec Nián (signifiant aussi « année » en chinois), bête mythique qui mangeait le bétail, les cultures et des gens, à la veille de la nouvelle année.
Nián, ou les origines du Nouvel An chinois
On dit qu’un vieil homme sage a compris que Nián avait peur de la couleur rouge, et des bruits forts. Les gens accrochèrent donc des lanternes rouges à leurs portes et fenêtres, afin d’empêcher Nián de rentrer. Ils firent également crépiter du bambou (remplacé par la suite par des pétards) pour effrayer l’animal. Le monstre ne s’est alors plus présenté.
Dans cette tradition, on retrouve également autour de la porte d’entrée de chaque habitation des bandes de papier rouge, avec des vers écrits dessus. Cela a pour but de protéger ses habitants du démon, pour l’empêcher de rentrer. Nous nous sommes prêtés au jeu, et avons également décoré notre porte :).
Ce soir les familles se réunissent donc pour fêter cela, un peu comme chez nous pour le réveillon de Noël. De grands festins les attendent, et cela va durer plusieurs jours.
Historiquement, le théâtre acrobatique chinois, ou Cirque Chinois, propose un large éventail de numéros acrobatiques et autres démonstrations physiques traditionnellement effectuées par une troupe chinoise. Ces numéros ont souvent ont une histoire qui remonte à longtemps dans l’Histoire de la Chine, et sont donc toujours joués de nos jours.
En ce 31 décembre 2021, nous prenons donc 4 billets au « Chaoyang Theater », pour assister à un époustouflant spectacle de la troupe acrobatique de Pékin. Comme dirait une copine chinoise, « C’est un truc pour les touristes! ». Mais c’est ce que l’on est après tout, non?
La Salle du théâtre de Chaoyang, construite en 1984, a une allure de de théâtre parisien décoré à la chinoise. Des troupes d’acrobates, venues de toute la Chine, viennent donc ici y faire leurs numéros, devant les spectateurs effectivement plutôt étrangers. Compte-tenu de l’absence de tourisme en Chine actuellement, la salle était donc presque vide (nous étions environ 30 personnes, pour une capacité pouvant aller jusqu’à 1400 places).
Nous assistons à un spectacle très visuel, les artistes faisant preuve d’une maîtrise exceptionnelle de leur art et réalisant de véritables prouesses. Les numéros sont décoiffants, et quelquefois effrayants, d’autant plus que certains acrobates ne semblaient pas beaucoup plus âgés qu’Augustin. En voici quelques images (qui sont bien en-deçà de la réalité!).
Un numéro qui a particulièrement marqué les enfants est celui où cinq motos tournaient à toute vitesse dans une énorme boule métallique. Pour les grands, je pense que c’est le numéro où un acrobate était perché en équilibre sur une tour d’une dizaine de chaises, elles aussi en équilibre les unes sur les autres, qui nous a le plus marqués. A moins que ce soit le numéro où pas moins de dix acrobates tournaient en rond sur un même vélo?
C’était peut-être « un truc de touristes 😉 », mais c’était à voir, et surtout une superbe façon de clôturer cette année 2021.
Nous vous souhaitons une très bonne année à tous! Prenez soin de vous, nous vous souhaitons le meilleur, et surtout de profiter de chaque opportunité, la vie est tellement pleine de surprises!
Un des avantages d’avoir nos enfants dans une école française, c’est que les vacances ne coïncident pas forcément avec les vacances chinoises. Cela nous permet de faire du tourisme sous trop de monde. En effet, la Chine a beau être fermée au tourisme international, ça n’en reste pas moins un des pays les plus peuplés au monde, et les touristes chinois peuvent être très nombreux! Dans cette article nous allons donc vous partager notre première visite d’un Temple Pékinois: le Temple des Lamas (Yonghe Gong = « Palais de la paix et de l’harmonie »).
Il s’agit d’un ancien palais impérial, transformé au XVIIIème siècle en lamaserie, c’est-à-dire en monastère du bouddhisme tibétain. En passant l’enceinte de ce lieu, nous quittons le fourmillement permanent de Pékin, pour rentrer dans un écrin où l’on ressent immédiatement une atmosphère de sérénité, et de spiritualité.
Nous passons d’abord dans une cour, avec de superbes lions traditionnels, ainsi que des pavillons très colorés. Ici, comme partout dans le sanctuaire, plane une forte odeur d’encens.
Première salle principale: la salle des 4 Gardiens Célestes
Pavillon de la Cloche
Prières
Lion traditionnel
Là nous assistons à une scène que nous ne comprenons pas, mais que nous observons en silence et avec respect: les gens prennent une poignée de bâtonnets d’encens, qu’ils brûlent dans des foyers prévus à cet effet, et font de prières à genoux face au sanctuaire. Nous verrons à nouveau cette scène devant chacune des salles, et ce qui nous a aussi frappé, c’est que toutes les classes d’âges y sont représentées (et pas essentiellement des personnes plus âgées, comme cela peut être le cas chez nous dans nos édifices religieux).
Lors de nos déambulations dans les différentes salles (à l’intérieur desquelles nous ne prendrons pas de photo, par respect), nous avons croisés quelques Lamas, ces moines qui enseignent le bouddhisme tibétain. A l’époque de grande prospérité de ce monastère, aux XVIIIème et XIXème siècles, il y en avait près de 300. Ceux-ci bénéficiaient à l’époque d’un statut privilégiés auprès de l’empereur (ils étaient d’ailleurs les seuls à pouvoir les regarder dans les yeux).
Au fur et à mesure de notre visite dans cette succession de salles, nous découvrons de magnifiques sculptures de bouddha, dont celle qui constitue, selon nous, la plus impressionnante du temple: une statue haute de 18m, dans le pavillon des « Dix-Milles Bonheurs » (Wanfu ge). Il s’agit d’une sculpture du bouddha Maitreya sous sa forme tibétaine, vêtue de satin et sculptée d’un seul bloc dans un tronc de santal blanc. Pour la petite histoire, cette statue géante avait été offerte à l’empereur Qianlong par le 7ième dalaï-lama.
Nous avons également été impressionnés par la « salle de la Roue du Roi » (Falun dian), où trône une autre énorme statue, en bronze cette fois-ci, dédiée à Tsongkhapa, fondateur de la branche bouddhiste des bonnets jaunes (désolée, je n’ai pas pu m’empêcher de faire les rapprochement avec nos bonnets rouges et gilets jaunes 😉 ). Le drapé jaune de cette statue et l’éclairage par une lucarne au-dessus confèrent un aspect magique à cette statue. A côté se trouve le trône du dalaï-lama, ainsi qu’une succession de bancs pour les prières des moines. Ce lieu nous frappe vraiment par sa sérénité, même les enfants sont calmes et ne courent pas partout (rien que pour ça nous devons revenir plus souvent…). Par contre certaines statues de diverses représentations bouddhistes font peur à Constance, il est vrai que certaines peuvent avoir un certain caractère effrayant, surtout quand on n’en connait pas la signification. Il va donc falloir revenir avec un guide quand il fera moins froid!
Sur cette dernière photo, on peut voir un moulin à prières, que les fidèles font tourner dans le sens des aiguilles d’une montre, afin, dit-on, que les prières s’envolent vers le ciel.
Une belle visite, le début d’une longue série où nous aurons sans aucune doute la chance de faire de belles découvertes, et de vous partager de belles images.
Mercredi 22 décembre, nous atterrissons enfin à Pékin. Le décor est complètement différent de celui de notre arrivée en Chine: fini le chemin balisé et bâché, plus de tests PCR ni de prise de température, fini les gens en combinaison intégrale! Bref, nous voici dans un aéroport tout ce qu’il y a de plus normal, comme avant en somme!
Compte-tenu du contexte sanitaire, nous n’avons pas pu faire de « voyage de reconnaissance » au préalable, et n’avons donc pas encore de logement. Nous serons donc encore à l’hôtel (et à l’heure où je vous écrit ces lignes, nous y sommes encore, le marché de l’immobilier étant très tendu en ce moment). Nous arrivons dans nos chambres (2 chambres communicantes cette fois-ci 😉 ) en début de soirée, et la mission est de trouver de quoi dîner (hors de l’hôtel si possible, on n’en peut déjà plus des hôtel!). Mais… j’ai un bon plan! Avant de quitter la Chine, je suis rentrée en contact avec des expatriés français à Pékin, afin de préparer au mieux notre arrivée. Une association de Français à Pékin organise régulièrement des pots d’accueil pour les nouveaux arrivants. Il y en a de moins en moins depuis plusieurs mois (de nouveaux arrivants), mais il y en a toujours, et ça tombe bien, il y a pot le soir de notre arrivée (hasard du calendrier). Il est un peu tard, il n’y aura sans doute plus grand monde, mais ça n’est pas grave, nous avons trop besoin de rencontrer du monde et de parler français avec d’autres personnes que nous 4! Une fois arrivés sur place, dans un bistrot tenu par un Français, nous avons été accueillis comme si nous retrouvions des amis après une longue absence. En fait, ce que nous avons découvert ici en Chine, c’est cette incroyable solidarité entre les expatriés. Je pense que cela est dû à notre énorme différence de culture, qui fait que les occidentaux et le chinois se « mélangent » peu. De plus, nous sommes projetés ici dans un monde si différent du nôtre que la solidarité est nécessaire pour s’y adapter. Enfin, le COVID et la fermeture des frontières chinoises a eu pour impact que les personnes ici n’ont pour la plupart pas vu leur famille et amis depuis plus d’un an. Cela a donc renforcé les liens des personnes ici. Après un tel accueil, nous voici d’attaque pour découvrir Pékin, et pour nous y installer.
Pékin (ou Beijing, signifiant « la ville du Nord »), est beaucoup plus au nord que Shanghaï (2h d’avion séparent ces 2 villes), et est donc beaucoup plus froid (à Noël il faisait -10°C!). Le climat y est aussi très sec. Rappelons-nous en effet qu’à côté de Pékin se trouve le désert de Gobi, l’un des déserts les plus grand au monde. L’avantage de ce climat sec est que l’on a presque tout le temps un grand ciel bleu, cela donne l’impression d’un temps de sport d’hiver, ce qui est très agréable si on est bien couvert. Le revers de la médaille: nous avons la peau devenue très sèche (moi qui ne mettait jamais de crème, je ne peux plus m’en passer), et beaucoup d’électricité statique (si vous voyiez la tête de la pauvre Constance quand on lui enlève son bonnet!). Contrairement au Shanghaï très moderne, Pékin nous offre un mélange d’immeubles très modernes à côté des monuments anciens, évoquant la riche histoire de la Chine. On aime ou pas, mais nous on adore! Après un réveillon de Noël qui se voulait cosy et rassurant (le premier loin de nos familles), où le Père Noël à bravé l’obstacle de la quarantaine, nous voilà prêts à faire notre première escapade pékinoise.
Objectif: Jingshan Park (ou la colline au charbon), située au nord de la Cité Interdite. Mais c’est sans compter sur un nouvel obstacle technologique: notre application de réservation de taxi ne fonctionne plus. Et comme tous les étrangers utilisent Didi, qui n’est plus accessible aux nouveaux utilisateurs (on nous demande d’ailleurs souvent comment on fait pour survivre sans Didi!), personne ne peut nous aider (les chinois utilisent Didi ou d’autres application 100% en chinois, difficile pour nous de nous en servir). En fait nous comprenons qu’il y a toute une zone blanche autour de la cité interdite, et qu’il n’est pas possible de s’y faire déposer en taxi (ni d’en appeler un de là-bas). Une fois finalement arrivés à l’entrée du parc, de grands panneaux, écrits en chinois évidemment, nous indiquent que l’accès au parc ne se fait que sur réservation via WeChat, et que cela doit être fait la veille au plus tard. Echec! C’est là que nous réalisons que du fait qu’il n’y a plus de tourisme en Chine, nos guides de voyage ne sont plus du tout adaptés car ne tiennent pas compte de ces nouvelles contraintes liées au contexte sanitaire. Bon ben tant pis, nous reviendrons une autre fois (quand il fera moins froid par contre). Mais hors de question d’être aux abords de la Cité Interdite sans s’en approcher (nous nous doutons qu’il faut aussi réserver pour y accéder, mais au moins la voir de l’extérieur)!
A l’extérieur de l’enceinte de la Cité Interdite, avec ses douves gelées
La Cité Interdite (ou Cité Pourpre) est l’ancienne résidence des empereurs, et fut pendant 500 ans le centre politique de la Chine. Sur le plan de « l’urbanisme », il était interdit de construire des bâtiments plus hauts autour de la cité interdite (seule exception: le Temple du Ciel), ce qui rend ce lieu très imposant (en plus de sa superficie: 960m x 750m). Je présume aussi que c’est pour cette raison que tout autour de la Cité Interdite on trouve les Hutoung, ces allées bordées de Siheyuan (maison à cour carrée), qui sont des demeures traditionnelles pékinoises assez basses. Il va nous falloir très bientôt visiter cela, afin de vous en raconter plus, car c’est magnifique! Nous avons toutefois fait un court passage dans ces Hutongs, en voici un petit aperçu avec ces quelques photos prises à la volée. C’est derrière ces imposantes portes rouges que l’on retrouve ces cours. A découvrir très bientôt! D’ailleurs j’aurais adoré habiter dans un de ces Hutongs, mais cela ferait beaucoup trop loin par rapport à l’école des enfants, située en dehors de la ville.
Alors la vie ici c’est comment? Pékin est donc une ville où le moderne côtoie l’ancien. C’est une vraie fourmilière, avec aussi ses hautes tours toutes illuminées la nuit (comme sur l’image de couverture de cet article). Les immeubles sont très hauts (nous avons même visité un appartement au 32ième étage!). En parlant d’étages d’immeubles, très souvent il n’y a pas d’étage comportant le chiffre 4, par superstition. En effet, en langue chinoise, le mot « quatre » se prononce presque de la même manière que le mot « mort ». Tout comme le 13 est aussi souvent absent. On passera donc directement de l’étage 12 à 15. Un autre constat que nous avons fait très rapidement concerne la couleur de la végétation: elle est toute grise en hiver, tellement l’air y est sec.
vue de notre chambre d’hôtel
A l’occasion de Noël, la ville était toute décorée de sapins et décorations de Noël. Mais ici i s’agit surtout d’une fête commerciale, un peu comme Halloween chez nous en Europe. Juste après Noël, les décoration de Noël on donc rapidement fait place aux décorations en vue Nouvel An chinois, qui aura lieu cette année le 1er février (le jour variant d’une année à l’autre en fonction de la lune). Ces décorations sont rouges, couleur du bonheur et de la chance dans la tradition chinoise. Je suis d’ailleurs en admiration chaque jour quand je passe devant ces fleurs dans cette pièce toute rouge, vous ne trouvez pas que c’est beau?
Lors de nos déambulations dans Pékin, nous hésitons de moins en moins à rentrer dans des petits restaurants typiques, où l’on choisi nos plats sur la base de photos, et où l’on ne peut manger qu’avec des baguettes. Mais qu’est-ce que c’est bon! Le principe c’est de commander plusieurs plats, que l’on dispose au milieu de la table, pour se les partager. Là je suis enfin réconciliée avec la nourriture chinoise (j’ai eu un temps de blocage après la quarantaine). Le seul soucis, c’est que nos vêtements sentent le graillon en sortant ;-). Bon, on vous avoue quand même que l’on est super contents aussi d’avoir trouvé un crêperie tenue par un Breton à côté de notre hôtel, de temps en temps cette madeleine de Proust est appréciable :).
Je passe un peu du coq à l’âne, mais s’aviez-vous que, malgré la superficie de ce pays (la Chine fait 4000km de large), la Chine ne comporte qu’un seul fuseau horaire? Conséquence pour nous à Pékin, il fait nuit à 17h en hiver (et pas beaucoup plus tard en été), alors que le jour se lève vers 7h30 en ce moment (et se levera autour de 5h du matin en été). A titre de comparaison, il y a 4 fuseaux horaires aux Etats-Unis, pour une largeur à peu près équivalente du pays.
Voici donc un rapide premier aperçu. Dans le prochain article, nous visiterons le Temple des Lamas.