Catégorie : Inclassables

La Muraille by night… or by rain

La Muraille by night… or by rain

Je m’octroie ici un petit break dans mon article en cours (qui sera encore trop long je crois) sur Xi’an et son armée de terre cuite enterrée, pour un sujet beaucoup plus léger 😃.

Comme vous l’avez probablement déjà compris, la Grande Muraille est notre terrain de jeu de prédilection ici. Pour profiter des derniers jours d’été (quoique dans le calendrier luni-solaire chinois, nous sommes déjà en automne) et de la nature 🌄, loin de la capitale beaucoup plus fourmillante qu’en 2022, je constitue un groupe constitué d’amis randonneurs, avec le petit grain de folie qu’il faut, et demande à notre guide habituel Steven (les chinois ont tous des prénoms occidentaux en plus de leur nom chinois) de nous emmener camper ⛺️🥾🎒 sur la muraille le week-end précédant la rentrée des classes 💼👧🏼👦🏼.

Nous voilà donc parti le samedi en fin de matinée, avec nos sacs à dos 🎒, duvets , Steven s’occupant de la logistique plus encombrante (tente ⛺️, dîner et petit dej). En tant que bons français, nous n’oublions évidemment pas de mettre dans le fond de nos sacs du vin 🍷, un morceau de baguette 🥖, de la terrine, et d’autres petites choses pour un apéro au coin du feu le soir. Nous prenons tout de même aussi nos k-ways, car ici aussi la météo est un peu détraquée, il pleut régulièrement sans que cela soit vraiment prévu, et pour une raison étrange, la pluie s’invite surtout le week-end ☔️😏.

Il faut quand même préciser qu’à chacune de nos sorties sur la Muraille, il se passe un truc: le bus qui tombe en panne 🚍, le guide qui doit partir chercher une partie du groupe qui avait voulu s’aventurer plus loin mais qui s’est perdu 🧭 (nous laissant avec un autre soi-disant guide qui ne connaît pas le chemin), les villageois qui ne veulent pas nous laisser accéder à la muraille prétextant que c’est trop dangereux ⛔️, etc. Bref, avant de partir, j’averti Laila, qui va aller sur la muraille pour la première fois, qu’il va forcément se passer un quelque chose… la question étant de savoir quoi ❓. Autre petite précision, nous ne savions pas exactement sur quelle portion de la muraille nous nous rendions, décidément notre niveau d’organisation est beaucoup plus limité maintenant, that’s China!

Nous prenons donc la route, sous un magnifique ciel bleu 🏞. L’itinéraire est assez accessible (nous sommes 15, dont 6 enfants).

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Nous commençons à marcher vers 13h (notre point de départ étant à environ 2h de route du centre de Pékin) et cherchons un endroit approprié pour un arrêt déjeuner au début du chemin. Nous trouvons un petit coin idéal, avec le dessert à portée de main, au milieu de ce qui ressemble à des pommier 🍎 et pruniers 🌳. C’est aussi l’occasion pour les enfants de grimper aux arbres, décidément vivre dans une mégalopole présente des avantages, mais on s’émerveille encore plus de ce que nous offre mère-nature dès que nous en avons l’occasion.

Nous reconnaissons ensuite assez facilement cette portion de la muraille, très caractéristique de cette région du Hebei: elle est faite de pierres 🪨 et non de briques 🧱, et présente une allure encore plus proche d’un dragon que l’on imagine serpenter au milieu des montagnes 🐉 ⛰. En effet, le Hebei étant une province entourant complètement Pékin, les ingénieurs de l’époque ont été encore plus rigoureux dans leur conception et choix des matériaux constituant cette portion de la muraille, elle est ainsi une des portions les mieux conservées de nos jours.

Cette région de la muraille présente aussi quelques passages particulièrement vertigineux 🧗‍♀️, et elle a beau traverser les siècles, les pierres ne sont pas toutes parfaitement scellées, ce qui nous donne régulièrement quelques frayeurs, surtout pour les enfants.

Il ne vous aura probablement pas échappé que sur certaines de ces photos, le ciel paraît de plus en plus gris 🌫. Effectivement, au début nous voyions le ciel s’obscurcir derrière nous, et nous nous disions que ce mauvais temps allait gentiment nous contourner. Mouai, c’est beau de rêver! Aucune de nos applications météo ne disait la même chose, comme souvent ces derniers temps. Il nous faudra donc croiser les doigts pour éviter la pluie 🍀🌧. Steven nous demande tout de même de nous dépêcher, le vent se levant de plus en plus fort, afin d’arriver au camp au plus vite et de monter les tentes avant que la pluie soit réellement là.

Nous arrivons donc là où Steven s’est, je pense, donné beaucoup de mal pour nous préparer un campement vraiment chouette: un brasero pour faire le barbecue 🔥, une table et des tabourets en rondins qui je pense ont été fabriqués pas lui pour cette occasion 🪵, un repas avec des quantités astronomiques de brochettes 🍗, de légumes 🌽🥔🥒 et de fruits 🍑🍏 probablement cultivés par les fermiers du coin, de l’eau, et biensûr de l’eau et des bières 🍻 pour compléter l’apéro que nous nous imaginions tous prendre au coin du feu en admirant le couché de soleil 🌄. La petite carriole qui transportait nos sacs (c’était la bonne surprise, car nous avions organisé nos sacs de façon à tout porter le long de la rando) était aussi déjà arrivée par je ne sais quel petit chemin de terre.

Allé hop, on jette une petite bâche sur les sacs qui n’ont pas déjà de protection contre la pluie, nous attrapons les tentes (il y avait de tentes de 2, et des tentes de 4, ou plutôt de 3 par expérience, nous avions déjà organiser la répartition pendant que nous marchions), et nous allons sur le terrain que Steven nous recommande pour les installer ⛺️. Son choix était justifié par le fait que là les herbes étaient très hautes 🌾, que cela serait donc plus confortable pour la nuit 🌌😴. Nous sommes un peu sceptiques car il aurait fallu tasser le terrain avant, mais nous n’avons plus le temps de réfléchir, donc on y va.

Là, nous nous rappelons que nous sommes bien en Chine, toujours pleine de quiproquo, en constatant que les tentes n’ont pas de sardine, et que les tentes 3-4 places n’ont pas de double toile (les vertes et oranges sur la photo ci-dessous), sauf un bout de tissus en plus juste sur le dessus de la tente. Bref, ce sont des tentes plutôt pour aller dans les parcs l’été, pour faire du glamping (les chinois en sont très friands). N’ayant pas de sardine pour tendre les tentes, qui en plus sont posées sur des hautes herbes, et n’ayant pas réellement de seconde toile, ce qui aurait dû assurés l’imperméabilité de la tente ⛺️💦, nous ne sommes pas hyper confiants quant à la suite des évènements.

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D’un coup la pluie se met à tomber vraiment fort ⛈, ponctuée de coups de tonnerre assez proche en fait, nous nous abritons donc tous dans nos tentes (Augustin avec ses 2 copains, Constance reste avec moi), Julien étant parti aider Steven pour fabriquer un abri de fortune pour espérer manger au sec. Nous étions donc toutes les deux posées dans la tente à attendre que le mauvais temps passe, sur des petits matelas de camping que nous avait passés Steven, avec les chaussures pleines de boue jetées dans un coin de la tente 🥾, les sacs étant restés non déballés (par prudence, ou intuition je ne sais pas, nous avions décidés de ne pas sortir nos duvets, contrairement à certains de nos amis). Assez rapidement je me rends compte sans trop de surprise que l’eau rentre dans la tente 💦, d’abord par les coutures, puis tout simplement par la toile. Je m’aperçois qu’une des chaussures de Constance était renversée sur le côté, et commençait à se remplir d’eau… oups. Et puis je ne sais pas pourquoi, je passe la main sous le matelas sur lequel j’étais assisse, et je m’aperçois qu’une petite marre était gentiment mais surement en train de se former sous moi. Aller hop, on enlève nos chaussettes (hors de questions de marcher les pieds mouillés, car pour moi c’était déjà évident que nous ne passerions pas la nuit là), Constance se met debout, et moi accroupie avec nos 2 sacs sur les genoux, histoire de ne pas les mouiller plus que nécessaire.

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La tente prend l’eau!

Dans la tente d’à côté j’entendais aussi Noémie et Alex qui devaient replier leurs duvets qui étaient à trempés, et surtout Noémie dire qu’il pleuvait « en spray » à l’intérieur 💧.

Au bout d’1h, ou plus ou moins je ne sais pas, Julien arrive pour demander si tout va bien. Alors oui ça va, si ce n’est qu’il va falloir trouver rapidement un plan B, car dormir là ça n’est juste pas possible! Steven n’avait pas la même tente que nous (il avait une tente type tente militaire), et ils ne s’imaginaient pas que c’était un peu la cata ici. Quand Julien ouvrit la tente (en cassant la fermeture éclair aussi je crois), il a de suite compris qu’il faudrait effectivement s’en aller avant la tombée de la nuit (qui n’allait plus tarder à arriver d’ailleurs). Je crois que Steven était tout dépité et désolé pour nous, mais aucune inquiétude, nous prenions tous ça avec le sourire fait, on savait que comme toujours ça ne se passerait pas comme prévu, mais que ce sont ces situations loufoques qui nous laissent les meilleurs souvenirs.

L’orage ayant l’air de s’éloigner, quitte à être trempés, autant être tous ensemble, alors nous sortons de nos abris, pour découvrir notre campement devenu tout boueux.

Et puis le dîner avait été préparé par un ami de Steven, et nous ne voulions pas gâcher toute cette nourriture. D’ailleurs, pour l’anecdote, Steven avait rencontré ce fermier lors d’une randonnée que nous avions faite avec lui l’hiver dernier. Notre itinéraire était passé par sa ferme où il élève des cochons, et depuis une jolie amitié semble être née.

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Nous avons tout de même abrité du mieux possible les enfants, je ne dirais pas pour manger au sec, mais pour ne pas manger sous la pluie qui tombait encore dru.

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Mais rapidement, même cet abri s’écroula sous le poids de l’eau 😅

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Mais quand même, on s’est bien marrés 😁

Profitant d’une accalmie de la pluie avant la tombée de la nuit, mais vraiment déçus pour Steven qui préparait ce week-end depuis des semaines, nous partons en laissant le campement en l’état, en essayant tout de même de prendre les restes de nourritures pour ne pas gâcher. Nous repartons partons à pied 🥾🎒 (avec tous les sacs à dos cette fois-ci), afin de rejoindre la ferme de l’ami Steven, située à environ 30 minutes de marche de là.

La nature après la pluie c’est vraiment magnifique, et cela est encore plus vrai au soleil couchant. La brume qui s’élève du sol et le ciel allant du rouge orangé au violet, c’est absolument sublime.

Il y a aussi cette odeur de nature après la pluie, que je ne peux pas vous partager en image, mais c’est une odeur que j’ai toujours aimée, je la trouve réconfortante, un peu comme quand nous sommes au chaud sous un plaide devant un vieux film, alors que l’orage gronde dehors. Cela dit, ce petit nuage ☁️ qui nous suivait nous donnait un peu trop l’impression que la pluie pouvait revenir à tout moment…

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Nous arrivons comme prévu dans ce tout petit village au milieu de la montagne, avec cette ferme et son élevage de cochons 🐖. Comme je vous le disais plus haut, nous étions déjà passé par là l’hiver dernier, au cours d’une rando qui nous apporta elle aussi son lot d’imprévus (ici c’est un peu devenu une habitude, le tout étant d’anticiper au maximum ces fameux imprévus). J’ai retrouvé quelques photos de cette ferme/village de l’hiver dernier, ça sera plus parlant de jour…

… que lorsque nous sommes arrivés en début de soirée

Nous avons été accueillis très chaleureusement chez ce fermier, les Chinois sont vraiment adorables, qui nous aurait volontiers hébergés si nous le lui avions demandé. Sans les enfants, ok, on aurait tous pu dormir n’importe où, même sur une chaise. Mais là à 15, dont les 6 enfants, nous avons préféré demander à Steven s’il était possible de rappeler le bus, qui aurait dû nous récupérer le lendemain en fin de matinée, pour rentrer sur Pékin.

Le temps que Steven parte chercher du réseau pour téléphoner au chauffeur de bus 🤳🏻, qui heureusement devait passer la nuit dans un village proche, nous avons donc sorti toutes nos victuailles, pour cette soirée complètement pas prévue chez ce fermier, mais tellement authentique. C’est tout à fait ça que l’on aime en Chine 🇨🇳🫶🏻.

Nos 2 hôtes nous ont raconté leur histoire (nous avions heureusement avec nous une amie chinoise parlant parfaitement le Français pour nous faire la traduction). Il s’agit en fait de 2 anciens militaires de l’armée chinoise. L’un d’eux (celui qui nous avait préparé le dîner au campement), avait construit il y a quelques années cette ferme, et une chambre d’hôte (ou plutôt un gîte) que sa femme gérait (à priori c’était à l’étage, mais nous ne l’avons pas vu). Pendant les 3 de COVID, il avait été réquisitionné par l’armée et n’avait pas pu rentrer chez lui. Quand il a finalement pu revenir, sa femme était partie avec quelqu’un d’autre. Quand Steven l’a rencontré lors de notre rando l’hiver dernier, il s’est pris d’amitié pour ces fermiers et s’est promis d’y faire passer ses groupes de marcheur dès qu’il en aurait l’occasion, pour aider à faire vivre cette ferme et ce petit hameau. Une bien triste mais jolie histoire n’est-ce pas?

Nous avons partagé avec lui le vin que nous avions apporté, et lui nous a offert du Baijiu 白酒, signifiant littéralement alcool blanc, fait de céréales 🌾, et dont les Chinois sont très fier. Personnellement, je déteste, mais refuser un Ganbei serait irrespectueux. Heureusement, le bus a pu arriver rapidement, et nous avons pu repartir pour les 3 derniers km, le bus ne pouvant emprunter la petite route menant à la ferme. Nous avons mis les enfants et nos sacs dans les petites carrioles, et nous les adultes sommes repartis à pied, équipés de nos lampes frontales 🔦.

Arrivés en bas, nous retrouvons notre bus 🚐, et les enfants arrivés plus rapidement que nous, et remercions bien chaleureusement Steven pour cette journée incroyable, car vraiment on a adoré. On voulait créer de nouveaux souvenirs, le contrat a été largement rempli! Nous avons repris rendez-vous avec Steven, qui restait là pour la nuit, et remettrons ça mi-octobre, on a hâte 🗓!

Maintenant vous pensez que nous avons pu rentrer tranquillement chez nous? Oh que non, nous sommes en Chine quand même, et il se passe toujours quelque chose… Rappelez-vous, plus haut je disais que le matin nous ne savions pas trop où aurait lieu la rando. J’avais, avant de partir de notre appartement, demandé à Julien si à son avis il fallait prendre nos passeports  (réflexe du COVID). Réponse catégorique: non. Au pire, on a toujours une photo de nos passeports et VISA sur nos téléphone. Au bout d’1 heure de route, nous voilà bloqués dans un embouteillage 🚛🚚🚙🚐🚌, nous sommes complètement à l’arrêt. Finalement, au bout d’1h supplémentaire peut-être, nous nous arrivons à la barrière de péage permettant de rentrer dans la province de Pékin (et oui, nous étions dans la province du Hebei!). Rentrer dans Pékin, province la plus protégée de Chine car elle héberge le gouvernement central, revient aussi à passer par un contrôle de police, ou de douane, c’est un peu pareil dans ce cas 🛂. Le chauffeur nous explique alors qu’il nous fallait tous descendre avec nos passeports. Donc à l’aller il n’y a aucun contrôle, mais au retour si (et ce n’est pas la première fois que nous faisons Hebei –> Pékin par la route, mais ne nous rappelons pas avoir déjà eu ce contrôle). Au pire pas grave, on se dit que nous avions des photos de nos passeports, mais en fait non, une de nos amies ne l’avait pas. Solidarité de groupe, nous arrivons donc tous en bloc devant la police, en disant que nous n’avions aucun nos passeports sur nous. Au début la police nous demande de nous mettre de côté pour laisser passer tous les Chinois qui étaient derrière nous. Là c’est un coup à y rester toute la nuit! Nous refusons et bloquons tout le monde derrière nous, c’était le seul moyen pour qu’ils finissent par en avoir marre et nous laisser passer. Nous appelons également Steven au téléphone, qui parvient à négocier avec eux de nous laisser passer car nous ne faisions que rentrer chez nous, en laissant noté sur un papier nos numéros de passeport.

Le lendemain, Steven nous écrit sur WeChat que nous avions bien fait de rentrer à Pékin, car il avait encore plu des cordes vers minuit, et la tente qui se transforme en pataugeoire au milieu de la nuit, c’est beaucoup moins marrant. Par contre le lendemain, le temps était parfait pour que Steven fasse sécher tout le matériel. Par curiosité, 2 de nos amis sont allés chez Decathlon le lendemain, et en ont profité pour passer au rayon camping. Etonnamment toutes les tentes étaient comme celles que nous avions la veille, ce ne sont pas les mêmes que l’on peut trouver dans les Décathlon en France.

Le lundi suivant, c’était déjà la rentrée des classes 💼✏️, dont la rentrée au collège pour notre grand bonhomme. On ne nous avait pas dit que ça arriverait si vite, je n’étais pas prête moi 🥹!

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Shougang (首钢) – Entre friche industrielle et J.O. fantômes

Shougang (首钢) – Entre friche industrielle et J.O. fantômes

J’ignore pourquoi, mais j’ai toujours été fascinée par les friches industrielles. Ce sont des lieux que l’on sent chargés d’histoire, alors imaginez que ledit lieu ait aussi été utilisé comme site olympique! Je vous emmène donc dans une balade virtuelle à Shougang Park (首钢园).

Shougang (首钢) est une entreprise sidérurgique chinoise privée. Elle est notamment connue pour avoir été obligée de déplacer ses usines polluantes de Pékin dans la province voisine du Hebei avant les Jeux Olympiques de 2008. Implantée en 1919, cette aciérie produisait jusqu’à 10 millions de tonnes d’acier pendant ses années de pleine activité. À l’approche des JO de Beijing 2008, la ville a décidé de mettre en place un plan ambitieux pour lutter contre la pollution atmosphérique. La production a donc été progressivement arrêtée, laissant place à la transformation de la zone industrielle en un centre urbain animé, tourné vers le tourisme, le sport et les manifestations culturelles. Les bâtiments dont la structure était jugée sûre ont été conservés aussi intacts que possible. Les cheminées, hauts-fourneaux et autres vestiges d’usines et d’entrepôts sont désormais entourés de grands espaces verts, d’installations sportives, de bâtiments commerciaux et de bureaux modernes, dont le siège du comité d’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de Beijing 2022.

L’élément emblématique ici est biensûr le Big Air, ayant notamment accueillit les épreuves de snowboard et de ski acrobatique l’hiver dernier. Cette rampe (comparée à une chaussure de cristal à talon haut), haute de 61m et longue de 164m, offre un paysage tout à fait étonnant et décalé, du fait de son emplacement à côté d’anciennes tours de refroidissement.

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Il ne s’agit évidemment pas de la seule installation sportive du parc. En effet, deux ateliers de traitement du charbon ont été transformés en sites de patinage de vitesse sur piste courte, de patinage artistique, de curling et de hockey sur glace. Ces installations en intérieur étant actuellement inaccessibles (du fait des restrictions COVID), nous ne pouvons que les imaginer.

Comme vous pouvez l’imaginer, ce lieu est donc très impressionnant, un vrai terrain de jeu pour les photographes en herbe que nous sommes. J’avais envie d’aller explorer chaque recoin, à tel point que Julien n’avait pas deux mais trois enfants à gérer (et je ne parierais pas trop sur celui des trois qui se faisait le plus souvent rappeler à l’ordre 😉 ).

En conséquence des énormes efforts de Pékin pour réduire la pollution (même si au quotidien nous avons dû rogner sur bons nombres de nos habitudes écologiques, mais ça, c’est un autre sujet), c’est sous un ciel bleu éclatant que nous avons pu nous amuser avec les perspectives offertes dans ce lieu mêlant design urbain et passé industriel.

Nous n’avons pas pu assister aux J.O. qui se sont tenus à huis clos cet hiver, et donc déambuler au milieu de cette ambiance J.O. vide en été, alors qu’il y a encore quelques semaines ça grouillait d’athlètes, cela donnait une impression de musée mélangée à une ville fantôme.

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Et bien-entendu au milieu de tout cela, quelques constructions de style plus chinois, qui ajoute encore plus de magie à cet endroit

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Ce qui nous a également beaucoup impressionnés, c’est cette immensité complètement déserte: beaucoup de bâtiments étaient littéralement vide, l’intérieur n’étant encore que de grands murs de béton, alors qu’à l’extérieur ils affichent un design soit très moderne, soit d’un style faisant penser à un squat.

Les rues étaient aussi complètement vide de monde: j’ai par exemple pu prendre le temps de faire une photo en étant assise au milieu de la route, c’est dire!

On se serait finalement cru dans une ville du Far-West des temps modernes, où le temps s’est arrêté. N’étant jamais venus ici hors période de restrictions sanitaires, nous ne savons pas si c’est ainsi désert du fait du COVID et des fermetures des lieux clos, ou si les travaux d’aménagement ne sont tout simplement pas encore terminés. La réponse est sans doute entre les deux.

En tous cas nous retiendrons ce très agréable moment d’évasion hors du temps, en mode exploration urbaine et atelier photos. A refaire assurément, et pourquoi pas sous la neige l’hiver prochain!