Shougang (首钢) – Entre friche industrielle et J.O. fantômes

Shougang (首钢) – Entre friche industrielle et J.O. fantômes

J’ignore pourquoi, mais j’ai toujours été fascinée par les friches industrielles. Ce sont des lieux que l’on sent chargés d’histoire, alors imaginez que ledit lieu ait aussi été utilisé comme site olympique! Je vous emmène donc dans une balade virtuelle à Shougang Park (首钢园).

Shougang (首钢) est une entreprise sidérurgique chinoise privée. Elle est notamment connue pour avoir été obligée de déplacer ses usines polluantes de Pékin dans la province voisine du Hebei avant les Jeux Olympiques de 2008. Implantée en 1919, cette aciérie produisait jusqu’à 10 millions de tonnes d’acier pendant ses années de pleine activité. À l’approche des JO de Beijing 2008, la ville a décidé de mettre en place un plan ambitieux pour lutter contre la pollution atmosphérique. La production a donc été progressivement arrêtée, laissant place à la transformation de la zone industrielle en un centre urbain animé, tourné vers le tourisme, le sport et les manifestations culturelles. Les bâtiments dont la structure était jugée sûre ont été conservés aussi intacts que possible. Les cheminées, hauts-fourneaux et autres vestiges d’usines et d’entrepôts sont désormais entourés de grands espaces verts, d’installations sportives, de bâtiments commerciaux et de bureaux modernes, dont le siège du comité d’organisation des Jeux Olympiques d’hiver de Beijing 2022.

L’élément emblématique ici est biensûr le Big Air, ayant notamment accueillit les épreuves de snowboard et de ski acrobatique l’hiver dernier. Cette rampe (comparée à une chaussure de cristal à talon haut), haute de 61m et longue de 164m, offre un paysage tout à fait étonnant et décalé, du fait de son emplacement à côté d’anciennes tours de refroidissement.

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Il ne s’agit évidemment pas de la seule installation sportive du parc. En effet, deux ateliers de traitement du charbon ont été transformés en sites de patinage de vitesse sur piste courte, de patinage artistique, de curling et de hockey sur glace. Ces installations en intérieur étant actuellement inaccessibles (du fait des restrictions COVID), nous ne pouvons que les imaginer.

Comme vous pouvez l’imaginer, ce lieu est donc très impressionnant, un vrai terrain de jeu pour les photographes en herbe que nous sommes. J’avais envie d’aller explorer chaque recoin, à tel point que Julien n’avait pas deux mais trois enfants à gérer (et je ne parierais pas trop sur celui des trois qui se faisait le plus souvent rappeler à l’ordre 😉 ).

En conséquence des énormes efforts de Pékin pour réduire la pollution (même si au quotidien nous avons dû rogner sur bons nombres de nos habitudes écologiques, mais ça, c’est un autre sujet), c’est sous un ciel bleu éclatant que nous avons pu nous amuser avec les perspectives offertes dans ce lieu mêlant design urbain et passé industriel.

Nous n’avons pas pu assister aux J.O. qui se sont tenus à huis clos cet hiver, et donc déambuler au milieu de cette ambiance J.O. vide en été, alors qu’il y a encore quelques semaines ça grouillait d’athlètes, cela donnait une impression de musée mélangée à une ville fantôme.

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Et bien-entendu au milieu de tout cela, quelques constructions de style plus chinois, qui ajoute encore plus de magie à cet endroit

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Ce qui nous a également beaucoup impressionnés, c’est cette immensité complètement déserte: beaucoup de bâtiments étaient littéralement vide, l’intérieur n’étant encore que de grands murs de béton, alors qu’à l’extérieur ils affichent un design soit très moderne, soit d’un style faisant penser à un squat.

Les rues étaient aussi complètement vide de monde: j’ai par exemple pu prendre le temps de faire une photo en étant assise au milieu de la route, c’est dire!

On se serait finalement cru dans une ville du Far-West des temps modernes, où le temps s’est arrêté. N’étant jamais venus ici hors période de restrictions sanitaires, nous ne savons pas si c’est ainsi désert du fait du COVID et des fermetures des lieux clos, ou si les travaux d’aménagement ne sont tout simplement pas encore terminés. La réponse est sans doute entre les deux.

En tous cas nous retiendrons ce très agréable moment d’évasion hors du temps, en mode exploration urbaine et atelier photos. A refaire assurément, et pourquoi pas sous la neige l’hiver prochain!

2 réflexions au sujet de « Shougang (首钢) – Entre friche industrielle et J.O. fantômes »

  1. Mais où sont-ils donc tous ces chinois ?
    Incroyable ce grand vide. Est ce qu’il y a un.plan de réorganisation du lieu ?
    Merci Angélique
    Je vous embrasse tous les 4
    Gaëlle

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    1. Aucune idée d’où ils sont tous :). Concernant le plan de ré-organisation, je ne sais pas. Il y a ici à Pékin bon nombre de constructions qui ne semble pas finies, et qui ne changent pas depuis longtemps. J’ai lu que ce lieu devrait à l’avenir accueillir des bureaux et autres lieux culturels. Mais on ne sait jamais au final s’il s’agit d’un projet qui aboutira réellement, ou si c’est juste un effet d’annonce… A suivre!

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